C’est aujourd’hui que sort dans les salles obscures le tout nouvel opus cinématographique des aventures des X-Men. Avec un casting sensationnel, qui réunit les acteurs des premiers films comme ceux des plus récents, le long-métrage est attendu au tournant par beaucoup de fans. Si nous ne vous en proposons pas la critique dans l’immédiat, nous souhaitions en revanche revenir sur cette longue saga, qui depuis quatorze ans a rassemblé pas mal de comédiens et pas moins de cinq réalisateurs différents. Allez, préparez vos petites cellules grises, on va vous passer tout ça aux rayons x !
Mais… qui sont les X-Men ?
À l’origine, il s’agit de héros de Comics créés par Stan Lee et Jack Kirby. Ils sont les enfants de l’atome, et apparaissent dans les années 70, dans un contexte post-guerre nucléaire, à une époque où le monde croyait certainement que les radiations allaient créer autre chose que des tumeurs cancéreuses ! À mi-chemin entre la fragilité et la puissance, les mutants sont avant tout dépeints comme des êtres différents, souvent incompris et rejetés par la société. La particularité du comic de Marvel est donc de donner à voir des super-héros, mais également de livrer toute une réflexion implicite sur la tolérance. Bien souvent, les mauvais mutants basculent du côté sombre parce qu’ils sont avant tout des victimes. C’est le cas d’Erik Lehnsherr (alias Magnéto) rescapé des camps de concentrations nazis. Traumatisé par les atrocités dont il a été témoin, Magnéto souhaite plus que tout protéger les mutants de la folie des hommes, quitte à devenir lui-même un monstre.
Au commencement, il y avait Hugh Jackman
Année 2000 : ce nouveau siècle n’avait pas encore un an et déjà les X-Men pointaient le bout de leur nez sur grand écran. Dans le rôle du mutant Wolverine, sans doute l’un des héros les plus célèbres de cette franchise, c’est Hugh Jackman qui est choisi. Il faut savoir qu’à l’époque l’acteur australien était presque inconnu du grand public. Ce n’est d’ailleurs pas lui qui devait tenir l’affiche, mais l’acteur Dougray Scott. Après une blessure sur le tournage de Mission Impossible 2, il doit malheureusement renoncer au rôle, laissant par la même occasion la porte grand ouverte à Jackman ! Russel Crowe, lui aussi pressenti, exigeait quant à lui un cachet trop important pour la production ! À l’époque du premier opus, baptisé X-Men et réalisé par Bryan Singer, la mise en avant du personnage de Wolverine était déjà de mise. Il faut dire qu’après la disparition de plusieurs éléments et personnages prévus originalement dans le script (budget jugé trop conséquent pour la Fox) tels que le Fauve ou Diablo, il fallait certainement une personnalité suffisamment charismatique pour porter le film. L’aventure proposée se veut pour le moins intéressante : le film nous plonge en effet au sein de la communauté des X-Men de l’institut de Charles Xavier, alors que le gouvernement américain menace les libertés civiques des mutants et que Magnéto (incarné par Sir Ian McKellen) est plus que jamais décidé à étendre son pouvoir sur l’humanité. Le film est un succès critique et commercial, cela en dépit des réticences de certains fans à l’égard de Hugh Jackman : l’acteur, qui avoisine les un mètre quatre vingt-dix, était au premier abord radicalement différent du personnage de Wolverine, de petite taille et très trapu !
X-Men 2 : première incursion dans la mémoire de Wolverine
Le deuxième opus des aventures des X-Men est toujours réalisé par Bryan Singer et sort en 2003. Il est adapté du comics de Chris Claremont, God Loves, Man Kills. On retrouve donc non seulement Wolverine, mais également les personnages présents dans le premier opus : Cyclope, Malicia, Tornade (toujours incarnée par Halle Berry) ou encore Charles Xavier. Le scénario met en perspective le passé trouble de Wolverine avec un présent des plus dérangeants : William Stryker, personnage clef de l’intrigue, tente d’anéantir tous les mutants du monde. Si on assiste à une relation de plus en plus ambigüe entre Logan (Wolverine) et Jean Gray, alors que la jeune femme est tout de même la compagne de Cyclope, le film, dont le budget est plus important que celui du premier opus, est surtout l’occasion de voir plus de mutants à l’œuvre. On retrouve ainsi Colossus, Lady deathstrike ou encore Diablo ! La fin du long-métrage se termine sur deux éléments majeurs : Jean Grey a trouvé la mort mais, en contre-partie, la paix entre humains et mutants semble possible lorsque le président des États-Unis comprend qu’elles étaient les véritables intentions de Stryker. Elle est pas belle la vie ?!
X-Men 3 : le Phoenix de toutes les dérives ?
Le troisième opus de la franchise, sorti en 2006 en France sous le nom de X-Men : L’Affrontement final, rencontre un succès critique plus mitigé que ses prédécesseurs. En cause : des libertés un peu trop importantes prises avec le comic-book de Claremont, The Dark Phoenix Saga. Pour commencer, Jean Gray et l’entité du Phoenix y sont représentés d’une manière radicalement différente. Dans le comic, le Phoenix est une entité mystique qui se substitue à Jean mais, contrairement au film, n’est absolument pas un dédoublement de sa personnalité. De la même manière, ce n’est pas non plus Le Phoenix qui provoque la mort de Cyclope (personnage très peu mis en avant dans cet épisode). À la réalisation, Bryan Singer passe la main à Brett Ratner, connu notamment pour la saga Rush Hour ou encore Hercule (avec Dwayne Johnson), qui sortira en août prochain dans les salles obscures. Globalement, le long-métrage reste malgré tout fidèle à l’univers instauré dans les deux premiers opus.
On retrouve le personnage du fauve et toute une galerie de nouveaux personnages venus enrichir l’univers X-Men. En toile de fond : la possibilité pour les mutants de « guérir » afin de devenir des humains normaux et l’affrontement entre les partisans et les opposants à ce remède. Le film se termine sur deux notes assez sombres : Jean Grey, devenue incontrôlable, meurt de la main de Wolverine, et Charles Xavier trouve également la mort. Attention tout de même… car les plus courageux étant restés jusqu’à la fin du générique apprennent en réalité que Xavier est parvenu à transférer son esprit dans un corps de substitution ! Suspense, quand tu nous tient.
X-Men Origins : Wolverine
S’il y a bien une chose que l’on peut dire, c’est bien que le personnage de Wolverine colle à la peau de Hugh Jackman. L’acteur est le seul à avoir figuré dans toutes les adaptations cinématographiques des X-Men. En 2009, X-Men Origins : Wolverine, réalisé par Gavin Hood (La Stratégie Ender), se propose de plonger au cœur des origines du mutant aux griffes d’adamantium. Bien entendu, l’histoire de Logan y est légèrement aseptisée, notamment pour ne pas choquer le grand public. En effet, bien que Wolverine ne soit pas montré comme un personnage exemplaire, son passé trouble n’est pas dépeint sous le jour le plus sombre. Il ne faut pourtant pas oublier que dans les comics, Wolverine est avant tout un anti-héros assez imprévisible et dominé par sa rage animale. Sa relation avec Dent de Sabre, son plus grand ennemi, est d’ailleurs particulièrement mise en avant. Le film prend le parti de présenter les deux mutants comme demi-frères, lien de parenté que le scénariste Chris Claremont ne faisait que supposer dans la saga sur les origines de Wolverine.
In fine, le long-métrage mélange un peu tous les univers, faisant se croiser Silver Fox (l’amante de Logan), le projet arme X du gouvernement canadien visant à faire de Wolverine une machine à tuer, et toute une galerie de mutants, dont Deadpool, incarné par l’acteur Ryan Reynolds. Un seul film pour retracer la vie du mutant le plus emblématique de Marvel, c’était certainement trop peu. Force est d’ailleurs de constater que la qualité s’en ressent ; en 2009 le public attend un renouveau qui ne lui offre pas X-Men Origins : Wolverine, et ce malgré l’apparition plutôt inattendue de Patrick Stewart (Charles Xavier) à la fin du film.
X-Men First Class : et si on revenait au début ?
En 2011, Matthew Vaughn succède à Gavin hood à la réalisation d’un tout nouveau film X-Men. La particularité de ce nouvel épisode : c’est un préquel, genre très à la mode dans l’industrie de l’audiovisuel depuis une petite dizaine d’années. Le principe est simple : quand une franchise s’essouffle, on prend le parti de raconter les événements qui se sont déroulés avant. Malgré l’apparent choix de la facilité, X-Men : Le Commencement réussit parfaitement la transition. James McAvoy et Michael Fassbender, respectivement dans les rôles de Charles Xavier et Magnéto, font mouche. Grâce au long métrage, nous apprenons comment les deux hommes, autrefois amis, ont finis par s’opposer l’un à l’autre. L’intrigue se déroule dans les années soixante, alors que le monde ne connaît pas encore officiellement l’existence des mutants. Dans le rôle de Sebastian Shaw, le grand méchant qui croit en la suprématie des mutants, l’excellent Kevin Bacon est plus que convaincant !
Le film est un divertissement qui parvient finalement à redonner un second souffle aux X-Men ! Cerise sur le gâteau, Hugh Jackman y fait une brève apparition assez mémorable.
Wolverine : le combat de l’immortel… qui a quand même un peu vieilli !
En 2013, Wolverine a beau ne pas vieillir, les traits de Hugh Jackman ont pas mal changé en l’espace de treize ans, même s’il faut reconnaître que niveau corps, les rédacteurs de LightinGamer aimeraient pouvoir se vanter de faire aussi bien à presque 45 ans ! Après Wolverine Origins, il restait malgré tout une partie du passé de Logan qui n’était pas encore explorée. Celle de son aventure aux côtés des samouraïs japonais. Dopé aux protéines et plus affuté que jamais, Hugh Jackman, qui à l’époque sort du tournage du film musical Les misérables (Dieu ait pitié de l’âme de Victor Hugo), campe pour la sixième fois à l’écran le super héros. Affaibli par un mal qui bloque son pouvoir de régénération, Logan va devoir se départir de ses ennemis et protéger Mariko Yashida, la petite fille d’un homme dont il a croisé le chemin dans le passé. Détail croustillant : la séquence de fin post-générique tease allègrement sur Days of Future Past !
Days of Future Past : retour dans le passé avec Chris Claremont !
Une fois n’est pas coutume, ce nouvel opus cinématographique s’inspire encore d’un comic books de Chris Claremont. Après que l’humanité et les mutants aient été décimés par les Sentinelles (des robots particulièrement dangereux), les derniers survivants décident d’envoyer Wolverine dans le passé afin de stopper les événements qui ont causé la destruction du monde avant qu’ils ne se produisent. De retour derrière la caméra, Bryan Singer profite de ce scénario pour faire se côtoyer les acteurs des premiers épisodes avec ceux de X-Men : Le commencement. Ian McKellen et Patrick Stewart donnent ainsi la réplique à Michael Fassbender et James McAvoy ! Peter Dinklage, connu du grand public pour son interprétation de Tyrion Lannister dans la série Game of Thrones est également présent au casting.
L’histoire ne nous dit pas si Omar Sy, qui incarne le mutant Bishop, poussera le fauteuil du professeur Xavier…
Affaire X-Men à suivre !
Si X-Men : Days of Futur Past s’annonce comme tout simplement exceptionnel, il ne faut pas pour autant vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Une chose est sûre, il semble qu’un troisième film; centré exclusivement sur les aventures de Wolverine; soit en cours de production. Reste à savoir si Hugh Jackman continuera à jouer les casse-cous un fois passés les cinquante ans…