A l’heure où la Wii U subit moultes critiques en raison de ses performances techniques supposées moindre que celles de la concurrence actuelle (Xbox 360 et PS) et à venir (PS4 et Xbox 720), nous nous devions de remettre les choses à leur place en toute objectivité. Car au-delà de ces spéculations quelques fois sans réel fondement, Nintendo semble avoir considérablement appris de ses erreurs passées, ce à plusieurs égards. La Wii U paraît en effet bien placée pour réitérer le succès de sa devancière et plus encore, ce pour plusieurs raisons que nous allons vous exposer sans plus attendre.
Un peu d’histoire…
Pour appuyer cette pensée, nous allons tout d’abord effectuer un petit voyage dans le temps afin de faire le parallèle entre la Wii U et quatre autres consoles au succès bien réel à savoir la PS2, la DS, la Wii et, enfin, la Nintendo 3DS.
La PS2 tout d’abord. Sortie avant ses concurrentes de l’époque (Gamecube et Xbox), la console de Sony avait, dans un premier temps, eu à subir les vives critiques des éditeurs en raison des difficultés rencontrées pour développer les jeux, ainsi que pour son manque de jeux avec ce lien de cause à effet. Un peu chère à l’époque, cette dernière s’est pourtant rapidement imposée, ne laissant aucune chance à ses deux concurrentes, très largement dominées dans les charts. Aujourd’hui encore, la PS2 demeure très populaire tandis que les Gamecube et Xbox ont rendu l’âme depuis belle lurette. L’une des clés de ce succès résidait alors dans le soutien massif des éditeurs tiers après que Sony soit parvenu à faciliter le développement des jeux. La sortie précoce du hardware permis alors à la firme de prendre le temps d’améliorer cette situation avant l’arrivée de la concurrence.
La Nintendo DS ensuite, vivement critiquée dès son lancement en raison de ses capacités techniques peu impressionnantes lui ayant valu les pires prédictions de ces toujours très inspirés analystes, cette dernière s’est employée à renverser la tendance assez rapidement. Car, en dépit d’une première année pas si réussie que cela (la 3DS ayant fait mieux à période égale), la petite console portable s’est finalement très largement imposée, faisant quasiment passer la PSP au rang de faire-valoir, comme en témoignent les ventes gargantuesques enregistrées depuis. Parmi les raisons de ce succès, le choix osé de l’écran tactile + sylet et des deux écrans, de même que les sorties de jeux aux concepts inédits comme le célèbre Dr Kawashima, pour ne citer que lui.
Concernant la Wii, la situation semblait moins évidente en raison d’une sortie tardive (après la Xbox 360) à priori handicapante, les capacités techniques moindres ne jouant pas en sa faveur. Et pourtant, l’innovante console à détection de mouvements allait d’entrée séduire les joueurs, en attirant qui plus est une toute nouvelle cible charmée par son prix et son immense pouvoir divertissant. Ainsi, malgré le manque de soutien des éditeurs tiers, la Wii est rapidement devenue incontournable, subissant les ruptures de stock jusqu’à deux ans suivant sa sortie. Et bien que les ventes soient actuellement clairement sur le déclin, sa victoire finale face aux monstres de puissance que représentent les Xbox 360 et PS3 ne fait désormais plus l’ombre d’un doute.
La 3DS enfin, -donnée elle aussi perdante pas les analystes- qui, un an après sa sortie, a su se tirer d’une mauvaise passe en passant par une forte baisse de prix suivie de l’arrivée de titres majeurs au moment des fêtes de fin d’année. Avant d’obtenir ce succès soudain, la console nomade s’était en premier lieu tirée de ce piège la qualifiant de dangereuse pour la santé (pour cause de 3D), tout en encaissant merveilleusement bien le coup porté par Sony lors de la sortie de la PS Vita pourtant plus puissante. Et même si la bataille entre les deux machines semble loin d’être terminée, cette première année de commercialisation donne une fois encore raison à la politique de Nintendo.
Le parallèle entre ces quatre machines et la Wii U paraît désormais logique, cette dernière réunissant toutes les recettes ayant permis à ses consoeurs de briller dans les charts à savoir, une sortie avant la concurrence, un tarif abordable, un concept novateur et, surtout, le soutien des éditeurs tiers. Détaillons maintenant les différents points forts à priori gage de succès pour la Wii U.
Un rapport prix/capacités imbattable
Bien que les tarifs et spécifications détaillés des trois prochaines consoles next-gen n’aient pas encore été rendus publics, nous pouvons d’ores et déjà affirmer que Nintendo misera sur un concept novateur proposé à un tarif raisonnable, face à l’escalade technique dans laquelle s’engouffrent Sony et Microsoft.
Concrètement, le prix de la Wii U se situera sans aucun doute entre les 250 euros et 350 euros. De notre côté, nous pensons fermement que cette tarification ne dépassera pas les 300 euros, tout d’abord en raison de la récente expérience de Big N avec la 3DS (tarif trop important au lancement), mais également suite aux déclarations suggérant un prix public sacrifié pour se rattraper ensuite sur la vente de jeux. Car pour être clair, Nintendo, contrairement à ses concurrents, est fabriquant de jeux vidéo et consoles exclusivement, une activité unique ne laissant que peu de souplesse en matière de prix. Impossible, donc, de rattraper de mauvaises ventes en vendant divers appareils hi-tech et autres jeux pour Smartphones (Nintendo y étant opposé), sachant que l’image familiale entretenue n’autorisera jamais un prix de vente excessif pour un hardware estampillé Nintendo. Et compte tenu du tarif des composants, un compromis prix/puissance sera systématiquement privilégié par la firme. Plus qu’un véritable choix, une obligation, voire une question de survie….
Une situation clairement avantageuse dans l’optique de convaincre les joueurs ne disposant pas de budgets illimités en matière d’achats de jeux vidéo.
Un concept unique
Comme cela fût le cas avec les précédents supports Nintendo, la Wii U misera une partie de son succès sur l’introduction d’une capacité innovante à savoir l’utilisation d’une Tablette Tactile en guise de manette de jeux. Premier avantage indéniable, le fait de pouvoir jouer sur sa manette grâce à un écran haute définition, sans pour autant monopoliser l’écran de TV familial durant des heures. Commencer sa partie sur son téléviseur pour la poursuivre sur la « mablette » et repasser aléatoirement de l’un à l’autre, tout cela sera désormais possible.
Autre aspect particulièrement attractif pour les joueurs, le fait de disposer d’une vision de l’action à 360 ° et en 3D, toujours grâce à la Mablette. Pour prendre un exemple concret, la découverte d’un donjon dans Zelda se fera désormais en direct dans votre salon, ce en déplaçant la manette/écran sur les côtés, derrière vous, en bas ou encore en hauteur, histoire de débusquer des items et autres puzzle, tout en évoluant dans le décor via l’écran TV. Un aspect qui ouvre de nombreuses nouvelles perspectives en matière d’expériences vidéoludiques.
D’autre part, l’écran tactile fera également office de menu pour des jeux de type MMO, RPG, FPS ou autres, et permettra d’expédier des projectiles virtuels de la manette vers l’écran TV. Différentes autres applications devraient également être de la partie (les rumeurs évoquent notamment une liseuse), sachant qu’une caméra vidéo permettra de tchatter en live avec d’autres possesseurs de Wii U. Une autre facette à retrouver dans le cadre, par exemple, de parties online.
Bien sûr, il faut également tenir compte des récents propos de Sony indiquant proposer un système similaire grâce à l’interactivité entre la PS Vita et la PS4, ce dont nous ne doutons pas (bien que tout cela reste très obscure à ce jour). Cependant, le budget nécessaire pour se procurer les deux hardwares (entre 250 et 300 euros pour une Vita + un budget probable se situant entre 500 et 700 euros pour une PS4) comparé au prix public de la Wii U -largement inférieur- ne parle pas en faveur de Sony sur ce point-là . D’autant que les prix des jeux sur PS4 pourraient atteindre des sommets jamais atteints jusqu’ici (90 euros la pièce, voire plus selon Ubisoft).
Le soutien des éditeurs tiers, une première chez Nintendo ?
Autre atout pour la Wii U, le soutien et l’engouement grandissant d’éditeurs et studios de développement majeurs, un aspect ayant souvent fait défaut aux consoles Nintendo depuis l’échec de la N64. Et en la matière, l’on peut dire que la 3DS aura servi de laboratoire, Nintendo s’étant pleinement investi pour promouvoir des jeux Capcom, Bandai-Namco ou encore Tecmo-Koei afin de confirmer son intention de soutenir les jeux autres que Nintendo. Un soutien réclamé de longue date par nombre d’éditeurs.
Parmi les intéressés, citons notamment Activision, Electronic Arts, THQ, Capcom, SEGA, Ubisoft, Square-Enix, Warner Bros. ou encore Namco-Bandai. Résultat, la sortie de la Wii U s’accompagnera d’un line-up puissant composé de jeux multi-supports (Darksiders 2, Aliens Colonial Marines, Batmam Arkham, Formula One, Dirt, Assassin’s Creed, Project Cars, etc…) mais aussi de jeux originaux tels Killer Freaks from Outer Space ou Dragon Quest X, qui sera proposé dans une version optimisée pour le hardware, en marge de la sortie d’une mouture dédiée à la Wii. Ce dernier pourrait d’ailleurs à lui seul assurer le succès de la Wii U lors de son lancement au Japon. D’autres projets encore secrets sont par ailleurs en cours de développement.
Software : Du lourd chez Nintendo aussi
La firme de Kyoto ayant bien pris note de ses erreurs passées en matière de software accompagnant un lancement, les choses devraient tourner différemment pour la console de salon next-gen. Car si la Wii était parvenue à maintenir une forte cadence de ventes grâce tout d’abord au seul Wii Sports puis, ensuite, à l’aide du concept Wii Fit, la Nintendo 3DS s’est rapidement retrouvée dans la tourmente pour cause de manque de sorties de jeux. Entre des jeux « sympas mais sans plus » et quelques remakes, nombre de joueurs étaient restés sur leur faim durant de longs mois, avant que ne déboulent enfin Mario 3D, Mario Kart 7 et Resident Evil Revelations, avec le succès populaire qui s’en est suivi.
En conséquence, les dirigeants de Nintendo paraissent particulièrement décidés à appuyer le lancement en envoyant immédiatement l’artillerie lourde en matière de jeux. Si plusieurs noms circulent (Super Smash Bros., Zelda, Mario, Wii Fit, Pikmin 3), rien n’a encore été officiellement annoncé sur ce point, chose qui sera faite au moment de l’E3 2012. Cependant, Nintendo a déjà annoncé travailler sur plusieurs licences totalement inédites, en marge de séries populaires. Confirmé aussi, la présence de 2 à 3 titres majeurs dans les semaines suivant le lancement, soit d’ici les fêtes de fin d’année 2012. « Encore des mots, toujours des mots » s’écrieront certains, d’où l’importance pour Nintendo de frapper fort durant le prochain E3 en annonçant du concret d’emblée.
En matière de jeux, Nintendo devrait également profiter de la rétro compatibilité avec la Wii (jeux et manettes), de nature à attirer rapidement une partie des fans de cette machine (incluant les joueurs occasionnels), pile avant les fêtes de Noël. Stratégiquement intéressant.
Une longueur d’avance
Pour conclure, revenons sur la date de sortie de la Wii U, prévue pour avant la fin de cette année partout dans le monde, soit plus d’un an (et peut-être plus) avant les consoles concurrentes. Concrètement, cela signifie que Nintendo aura la possibilité d’ajuster le prix de sa console au moment du débarquement des Xbox 720 et PS4 en fonction du succès rencontré par son hardware. Un an d’avance, cela signifie aussi une bibliothèque de jeux importante et une bonne maîtrise du hardware par les développeurs, deux atouts majeurs. Enfin, le besoin pour de nombreux joueurs de passer à une nouvelle ère de consoles jouera sans doute également en faveur de la Wii U qui sera cette-fois capable de satisfaire tous types de publics, du moins en théorie, notamment en raison des efforts consentis (et déjà aperçus sur 3DS) en matière de jeu en ligne, de contenu additionnel et de technologie, avec l’entrée en jeu de la haute définition qui faisait défaut à la Wii.
Avec tous ces atouts, les considérations de puissance brute supposément inférieure ne devraient ainsi pas peser lourd, du moins pendant les deux premières années de commercialisation. Reste toutefois à patienter jusqu’au lancement de la Wii U afin de confirmer si ces nombreux atouts seront suffisants pour assurer son succès au box-office…
J.B
Bel article màªme si la conclusion ne corrobore pas l’intitulé… Dommage
Merci ! Mais malgré toutes ces qualités, impossible de garantir à 100% le succès de la console avant sa sortie, car cela dépendra avant tout des joueurs…D’ou ces pincettes de rigueur !