Le catch est désormais une véritable institution. Entre les produits dérivés   et les rencontres   publiques organisées avec les fans, la discipline fait l’objet d’un engouement impressionnant aux à‰tats-Unis, qui nécessairement trouve un écho très favorable dans nos contrées. Connue pour la qualité de ses titres, la série vidéoludique des WWE revient donc ce mois-ci avec toujours plus de testostérone en main (on parle de manettes hein  ?). Cependant, face au succès remporté par les opus précédents nous sommes en droit de nous demander si ce nouvel épisode viendra réellement éviter l’écueil   de la lassitude.

 En effet, force est de constater que malgré leur qualité indéniable, les épisodes se suivent et se ressemblent quelque peu. Dès lors, WWE’12 viendra-t-il enfin   injecter du sang neuf à  la simulation de catch  ?

Plus on est de fous…

Fidèle à  ses aînés, WWE’ 12 marque d’emblée un grand point en proposant pas moins de soixante personnages, Superstars et Diva compris. Un petit régal quand on sait que tous sont parfaitement bien reproduits  ! En effet, ce qui frappe rapidement est bel et bien le souci du détail apporté à  la modélisation des catcheurs. De John Cena à  Sheamus  , tout y est ou presque  : du physique à  la démarche, les acteurs de ce sport/spectacle ont comme d’habitude eut droit à  des doubles vidéoludiques saisissants de réalisme. Et c’est tant mieux d’ailleurs, car tout ce petit monde vient donc apporter un argument de poids au «  soft   ». Qu’il nous entraîne dans les coulisses ou dans l’arène, WWE’ 12 fait toujours très fort, notamment avec le mode «Road to Wrestlemania   ». Ce dernier  permettra entre autres d’incarner Sheamus, John Cena, ou encore un personnage fictif, tout au long d’une longue ascension dans l’arène,   pleine de sueur et d’hormones masculines! Qui à  envie de voir du grand spectacle comme on en voit seulement à  la WWE  ?!

Car à  n’en pas douter, ce nouveau crû de la simulation de catch année 2012 à  bien des atouts en poches. Pour commencer, les affrontements donneront lieu à  des enchaînements de prises et de coups particulièrement fluides. Ceci dit prudence, car prendre l’avantage sur un adversaire nécessitera inévitablement une bonne connaissance du large panel d’actions mis à  la disposition du joueur. En effet, pour ce nouvel épisode la série reste toujours axée sur la simulation pure et dure  ! Hors de question du coup, de matraquer joyeusement  tous les boutons en espérant effectuer un tombé miraculeux. Néanmoins, WWE voit tout de même une relative simplification de son gameplay puisque désormais les prises s’effectueront via   la pression d’une seule touche. En revanche, les contre, eux, seront un tantinet plus délicats à  gérer… En effet, au moment où une riposte sera possible une icône symbolisant le bouton à  presser apparaîtra très furtivement au dessus du lutteur incarné. Il s’agira donc de se montrer assez rapide pour être dans le bon timing et ainsi éviter de prendre coups sur coups…   N’est pas catcheur qui veut  !

Ne faites pas ça chez vous… sauf sur console  !

Le célèbre avertissement qui précède chaque show télévisé de catch nous permet sans doute de mesurer combien la discipline est dangereuse. Bien entendu, lorsqu’il s’agit d’un jeu vidéo, alors tout est permis  ! Et c’est précisément   dans cette optique de liberté totale que WWE’12 devient séducteur. Exit le danger, les combattants peuvent aisément chuter sur le sol ou encaisser les assauts les plus terribles sans que les conséquences ne soient autres que virtuelles. Le «  soft   » s’inscrit de cette façon dans la lignée de ses prédécesseurs, à  ceci près que contrairement aux opus précédents, l’endurance des catcheurs n’est pas sans limites  ! Une nouveauté qui rendra le combat plus rude à  mener au fur et mesure que les minutes défileront. En effet, sous l’effet des coups reçus et de l’énergie dépensée dans l’affrontement, un perso sera plus ou moins fragilisé et donc sensible dans certaines zones du corps  : la tête, les bras, le buste ou les membres inférieurs. Dès lors, il deviendra plus difficile de contrer un coup ou une prise lorsque celle-ci portera sur une zone fragilisée  : choisir sur quelle partie du corps attaquer devient donc dans WWE’12 une des clefs de la victoire  !

En   somme ce nouvel épisode se veut donc comme plus poussé en termes de simulation et en ce sens le constat est sans appel puisque le défi est relevé. Cependant,  si les fans de catch seront immédiatement séduits, il demeure que la franchise perd nécessairement les amateurs de sensations fortes. En effet, le titre par sa prise en main assez complexe risque fort de ne pas faire l’unanimité. La faute à  un plaisir de jeu qui ne sera présent qu’au bout de quelques heures de pratique. Et oui, la multitude des actions à  retenir ainsi que la difficulté de l’IA a de quoi décourager les non initiés… Ce qui est d’ailleurs dommage car en fin de compte la durée de vie de WWE’12 est potentiellement assez démentielle  !

Faites ça chez vous… et à  plusieurs  !

Outre la possibilité de se mesurer à  l’intelligence artificielle dans des matches en simple, en double, des parties de Steel cage ou encore en Extreme rules  (où la bienséance n’est vraiment, mais VRAIMENT plus de mise), le «  soft   » propose un multijoueur de qualité jusqu’à  quatre. La chose est du coup très plaisante, surtout lorsque les   règles empêchant de se retrouver à  plus de deux sur le ring ont été préalablement annulées  ! Toutefois, notons que les affrontements à  partir de trois catcheurs donneront lieu à  des animations un peu maladroites, notamment lorsque deux joueurs attaquent simultanément la même cible  : le moins rapide à  frapper prend ainsi le risque d’être bousculé assez rudement par son coéquipier. Un petit défaut qui s’ajoute à  un problème de caméra, certes mineur, mais malgré tout souvent présent en multi. En effet, l’angle de vue sur les combats imitant très bien celui des retransmissions télévisées, il arrive fréquemment qu’un personnage se place directement dans le champ de vision principal… Il en résulte qu’une partie de certain combat est occultée, ce qui rendra certains affrontements difficiles à  gérer.

Néanmoins, WWE’12   n’accuse que peu de défauts   pour son compte. Au contraire même,   puisqu’il   nous faut souligner la présence d’un multi online et d’un éditeur de personnage   et d’arène vraiment très poussé, qui sont encore deux cordes de plus à  son arc  ! Aussi, déjà  riche en contenu (nombre de perso et de modes de jeu), le «  soft   » en rajoute une couche puisqu’il donc sera possible de chercher querelle à  n’importe que joueur en ligne… Attention tout de même à  s’entraîner au préalable sur l’IA, car ne pas maîtriser toutes les techniques se soldera presque à  coup sûr par une humiliante défaite  !

Bienvenue à  la World Wrestling Entertainment  !

Subtilement calibré pour répondre aux attentes de ses fans, WWE’12 est donc un opus de très bonne facture. à€ ce titre, l’expérience de la simulation en est d’autant plus poussée  ! En effet, la prise en main du «  soft   » se révèle à  nouveau assez technique et fait appel aux réflexes du joueur. Cependant, si le contenu est également très fourni,  la série ne s’ouvre pas pour autant au grand public. Avant tout destiné aux aficionados qui retrouveront sans peine l’ambiance typique de la discipline, WWE    édition 2012 semble encore délaisser les néophytes, qui eux,   auront bien plus de mal à  accrocher, compte tenu du temps d’adaptation nécessaire pour prendre plaisir à  jouer. Une production de qualité donc, mais qui ne peut être appréciée à  sa juste valeur que par les fans de catch  !

Crall

Nous avons adoré :

– La modélisation des superstars et divas

– La fluidité des combats

– La richesse du contenu

– Le mode multi online et local

– L’éditeur de personnage

Nous avons détesté :

– La prise en main « éprouvante »

– Quelques petits soucis de caméra en multijoueur

– Les non initiés à  la série seront encore une fois un peu perdus…

Note  : B

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