The Witcher 2 Assassins of Kings sera bientôt disponible dans sa version Enhanced pour Xbox 360 et PC, une occasion parfaite pour s’offrir une piqûre de rappel. On attendait beaucoup de la suite des aventures du Gwynnbleid, Geralt de Riv. 4 ans après The Witcher, les polonais de CD Projekt remettent le couvert pour proposer un RPG qui se veut encore une fois, très original et en marge des poncifs du genre. Après avoir goûté à un Skyrim irréprochable, The Witcher 2 aura-t-il de quoi attirer les joueurs console à lui ? Verdict.
Test de The Witcher 2 Assassins of Kings sur PC
2011 : Un cru RPG exceptionnel
Difficile d’évoquer The Witcher 2 sans faire le parallèle avec un autre RPG massif sorti la même année : The Elder Scroll’s V Skyrim. Si les deux titres ont su s’attirer les éloges des critiques et du public, ils n’ont (si ce n’est leur étiquette) pas grand chose en commun. Skyrim, paru en fin d’année, est encore très vivant dans les mémoires comme dans l’actualité puisque rares sont les joueurs qui, encore aujourd’hui, sont parvenus à explorer de fond en comble les terres de Bordeciel. C’est alors que The Witcher 2 Assassins of Kings revient hanter le paysage vidéo-ludique avec une Enhanced Edition toute dédiée à la Xbox 360 et gracieusement offerte aux joueurs PC qui ont préalablement fait l’acquisition du titre. Annoncée sans compromis quant au rendu des graphismes, la version Xbox 360 bénéficiera des mêmes atouts visuels que son aîné sur PC et autant le dire purement et simplement, The Witcher 2 Assassins of Kings était et demeure saisissant de réalisme. La modélisation des personnages, des environnements, des cinématiques interactives forment un ensemble cohérent d’une prodigieuse beauté, qui flatte l’oeil et rend l’expérience narrative encore plus immersive. Le héros unique, Geralt, n’est pas personnalisable, il est le Sorceleur, et ce personnage hors du commun ne saurait avoir qu’un seul visage : celui d’un non-humain au visage balafré et au coeur ravagé. Un loup blanc dans un monde brutal et sans pitié.
Il faut souffrir pour être bon
Que ceux qui ont déjà incarné Geralt ne s’avancent pas en terrain conquis. Sans renier la narration qui a fait le succès de son prédécesseur, The Witcher 2 Assassins of Kings balaye les principes de l’ancien game-system pour proposer une alternative bien plus exigeante. La mort prend bien des visages, et attend le Sorceleur au détour du moindre chemin qu’il emprunte. Pour survivre, esquives, parades, ruse, utilisation de pièges, de magie et une bonne préparation au combat seront indispensables, à tout moment. Une difficulté encore accrue, et c’est moins réjouissant, par une jouabilité exécrable, approximative et souvent frustrante. Les contrôles au clavier/souris comme à la manette souffrent chacun de leur lot d’incohérence, transformant certaines actions, aussi évidentes que le ramassage du butin, en véritable épreuve de force. La gestion de l’inventaire atteint un niveau d’incommodité rarement expérimenté dans une production récente, quant à l’utilisation de l’interface de craft elle s’apparente davantage à une punition qu’autre chose. Le plus difficile reste encore de venir à bout des séquences QTE, aussi laborieuses que frustrantes et dont on se demande bien l’utilité. Et pourtant, on passe outre, on progresse, on apprend et on finit par apprivoiser cette jouabilité douloureuse, jusqu’à l’oublier totalement, voire à en tirer une indicible satisfaction une fois que l’on parvient à la maîtriser. Comme dans beaucoup de RPG, la difficulté s’amoindrit au fur et à mesure de l’évolution des capacités et de l’équipement de Geralt. Un petit défaut qui se mute en bienfait au vu de de la jouabilité sadique du titre.
Un loup parmi les hommes, et les autres
Déjà prodigieuse dans The Witcher premier du nom, la narration touche au génie dans Assassins of Kings. Loin des dialogues à choix multiples dont on peut deviner l’orientation et l’issue, les tournants que peuvent prendre cette histoire sont aussi nombreux qu’imperceptibles. Une petite phrase dans un dialogue, un soldat tué ou épargné, une victoire aux dés pendant une beuverie, un chemin pris plutôt qu’un autre modifient subtilement l’histoire à court comme et/ou à long terme sans que l’on puisse vraiment en avoir conscience, ni en appréhender toutes les conséquences. En résulte une rejouabilité exceptionnelle, le moindre détail pouvant mener à une toute autre aventure et apporter un éclairage réellement différent sur le déroulement de l’intrigue principale. Si le prologue et l’acte 1 sont surtout là pour se familiariser avec l’univers et le gameplay, les actes 2 et 3 sont d’une richesse scénaristique rare. Réaliste et décomplexé, The Witcher 2 Assassins of Kings fait montre d’une maturité brutale plus que captivante, qu’il s’agisse des quêtes principales ou des missions annexes parfaitement intégrées à l’intrigue. Le monde, les villes sont extrêmement vivants, les PNJ semblent dotés de volonté et on se surprend à faire la causette avec la mère matrone du bordel ou à s’amuser de la compagnie d’un ivrogne avec autant de plaisir et d’intérêt que l’on s’applique à marquer l’avenir du monde de son empreinte.
Un grand jeu de rôle
Malgré des défauts de jouabilité presque impardonnables et quelques bugs de collision, The Witcher 2 Assassins of Kings entre sans conteste au panthéon des RPG les plus captivants, les plus intenses et les plus séduisants jamais produits. La puissance émotionnelle qui se dégage de ce jeu est si prenante, et sa réalisation si prodigieuse qu’on lui pardonne aisément ses défauts. La durée de vie plus que confortable du jeu est sublimée par l’absence totale de quêtes inutiles et le plaisir certain que l’on aura à renouer avec Geralt en choisissant une autre voie. Son portage sur console de salon est une bénédiction pour tous les amateurs du genre. Ils trouveront là , pour peu qu’ils prennent leur mal en patience pendant les premières heures de jeu, un grand RPG d’une qualité rarement atteinte jusque là . Il est coutume de dire que les plus grandes oeuvres s’apprécient avec le temps, c’est bien le cas de The Witcher 2 Assassins of Kings nullement émoussé par le ras de marée Skyrim. Un indispensable PC, probablement un must-have Xbox 360, et indéniablement un grand jeu-vidéo susceptible de captiver, de longues heures durant, les plus blasés des rôlistes.
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