Jackie Estacado et ses acolytes maudits reviennent une nouvelle fois hanter nos consoles de salon, entre démons et armes à feu. A la fois franchise de jeux-vidéo et célèbre série de comics, cet opus semble s’inscrire d’avantage du côté de cette dernière. Mais ce retour au source annonce-t-il un avenir radieux ou un mauvais présage ?
Test de Darkness 2 sur Xbox 360
En rouge et noir
Rien ne va plus pour Jackie : Alors qu’il vient tout juste de perdre sa petite amie, la Mafia s’est mise en tête de le réduire en poussière. Vous l’aurez compris, c’est donc en trombe que débute The Darkness II. La première nouveauté qui saute bien évidemment aux yeux, c’est la refonte graphique qui fait passer le premier volet aux graphismes plutôt classiques, à un cel-shading du plus bel effet.
En premier lieu, ce choix peut être considéré comme surprenant, étant donné que ce type de graphisme se fait plutôt rare dans les jeux-vidéo d’aujourd’hui. Toutefois, cela dénote clairement une envie de la part des développeurs de se rapprocher du comics originel, les fans seront aux anges. Au-delà de l’attrait de la nouveauté, il en ressort un visuel très séduisant, à condition d’adhérer au cel-shading.
Mais cet aspect graphique ne représente pas la seule originalité de cette suite. Ainsi les développeurs se devaient de donner à The Darkness II une ambiance plus sombre et glauque, à l’instar du premier volet. Pour cette deuxième mise en abîme, il ne faudra pas avoir froid aux yeux étant donné l’omniprésence d’hémoglobine. En effet, les démons n’y vont pas de main morte pour dévorer le coeur de leurs ennemis, usant d’exécutions, de démembrements, ou simplement d’empalements – même les démons savent faire dans la simplicité. Le large panel de mouvements offre donc un gameplay enrichi au joueur. Effectivement, hormis les deux premières gâchettes utilisées pour tout ce qui touche aux armes à feu, chacune pour une main du héros, les deux suivantes sont indépendantes, une pour chaque démon. D’abord à gauche, le premier démon est utilisé pour saisir les objets de l’environnement ou vos ennemis, ainsi que pour exécuter ces derniers. Ensuite à droite, ce second démon à plus d’importance car il peut attaquer directement les ennemis, par exemple avec un fouet. Un marché est également présent pour améliorer vos compétences ou en acheter de nouvelles, un petit plus bien sympathique, d’autant qu’il reprend certains pouvoirs déjà présents dans le premier opus, comme le terrible trou noir par exemple.
Sur le papier, le gameplay de The Darkness II peut interloquer, mais dans le feu de l’action les choses se font instinctivement, offrant ainsi une grande liberté de choix au joueur, fait plutôt appréciable. Cet opus s’éloigne donc d’avantage des codes habituellement en vigueur dans les FPS, la différence avec son aîné se faisant notamment dans l’action et la mise en scène. Il n’est en effet plus question d’aller dans divers endroits pour accomplir de simples objectifs, mais plutôt de se laisser porter par la narration et, surtout, de détruire tout ce qui bouge. En outre, The Darkness II s’apparente désormais presque à comme un beat’em all, l’action invitant clairement à ne plus épargner ses adversaires, voire à s’acharner sur eux. Libérez le Darkness, et tout ira pour le mieux, ou presque…
Le Mal par le Mal
Mais le fait d’avoir changé de développeurs entre les deux opus entraîne également d’autres changements. Le scénario, par exemple, alterne des scènes d’action et des phases plus intimistes pour Jackie. Parfois assis dans un fauteuil, celui-ci raconte ses aventures passées et présentes, presque à la manière de séances de psychanalyse. Cette plongée dans la psychologie du personnage se veut plutôt intéressante au début du jeu, mais pêche malheureusement par la suite. Habité par cette envie de revoir une fois encore sa petite amie, notre héros semble perdre ses esprits, pour se rapprocher toujours plus de ses démons intérieurs. Toutefois, le résultat demeure décevant de ce point de vue, tant la mise en scène de la trame s’avère pénible à suivre. On en vient du coup à zapper rapidement les séquences cinématiques afin de se concentrer sur l’action pure et dure, quitte à perdre le fil du scénario, pourtant pas dénué d’intérêt.
Par ailleurs, la durée de vie du soft n’excédera pas plus de 7 heures, relativement court mais dans la norme propre au genre. Fort heureusement, un mode co-op est présent pour rallonger -un peu- la sauce, celui-ci offrant aux joueurs la possibilité de s’affronter, chacun pourvu d’un pouvoir du Darkness. Plutôt amusant mais finalement accessoire, ce mode permet au joueur de croiser quelques personnages du jeu, le tout étant étroitement lié à l’histoire. Enfin, mis à part les quelques bonus cachés dans les différents niveaux, peu de choses poussent réellement à revivre une seconde fois la quête de Jackie, à moins d’en être archi-fan. Dans ce dernier cas, le mode New Game + fera son petit effet.
Conclusion The Darkness 2
En somme, The Darkness II ne brille pas de par son scénario, mais plutôt pour l’originalité qu’offre son gameplay. Les fans de la série de comics seront heureux d’observer Jackie Estacado se rapprocher un peu plus de l’original, avec un style crayonné sympathique, que l’on soit fan ou non. Pour un gamer non initié à la série, The Darkness II se révèle comme un FPS plutôt prenant et original. Un réel mode online aurait cependant été le bienvenu, peut-être un ajout à envisager dans un troisième opus ?