Smoke and Sacrifice est un jeu de rôle et d’aventure développé par les indépendants de Solar Sail Games. Sorti le 31 mai 2018 sur Nintendo Switch et PC (via Steam), ce dernier a su attirer notre attention par son scénario et ses caractéristiques graphiques. Smoke and Sacrifice saura-t-il combler nos attentes ?
Smoke and Sacrifice – Mon fils, ma bataille !
Ils prendront le premier né, un enfant sans nom
Dans un monde dévasté par la glace et le froid, une petite parcelle de terre est protégée par la bénédiction de l’Arbre Solaire, remplaçant la lumière d’un soleil disparu. Afin de pouvoir perdurer dans ce monde, chaque femme doit sacrifier son premier-né à l’Arbre Solaire, permettant ainsi de prolonger sa bénédiction et permettre aux habitants de cet îlot de cultiver et survivre un peu plus longtemps. C’est dans ces conditions que vivent Sachi et son nouveau-né, Lio. Destiné à être sacrifié, Lio se voit bientôt emmené par sa mère sur l’autel qui permettra à Sachi et son peuple d’honorer le macabre rituel assurant leur survie.
Cependant, juste après l’accomplissement du sacrifice, l’Arbre Solaire perd de son pouvoir et le village se fait rapidement attaqué par une horde de monstres. Écoutant l’histoire d’un étrange voyageur, Sachi part à la recherche de son fils, vivant, par-delà des terres inexplorées regorgeant de mystères et de dangers. Sachi découvrira dans son voyage des secrets enfouis que le culte de l’Arbre Solaire avait jusqu’alors caché à son peuple, et plongera dans un monde bien plus intrigant que ce qu’elle aurait pu imaginer.
Nous voici en face d’un scénario assez sombre, où une secte obscurantiste maintient tout une population sous son joug par la détention du savoir et d’un miracle mécanique qu’eux seuls détiennent. Le rituel sacrificiel tient ici un rôle particulièrement important, puisqu’il est sensé être le garant de la vie de chacun, et même si notre héroïne l’accepte, elle sautera sur la première occasion de sauver la vie de son enfant, les sentiment l’amour l’emportant sur la survie, ultime éclat de l’instinct maternel.
La survie de la plus déterminée
Pour mener à bien sa quête, Sachi devra compter sur son environnement. Armes, armures et consommables, tout devra être tiré des animaux et de la végétations que vous pourrez rencontrer. Démarrant vos combats à mains-nues, vous vous retrouverez très rapidement à apprendre des recettes et des schémas pour vous armer. Notez par ailleurs que vos équipements seront soumis à une jauge de durabilité, et que si vous venez à l’épuiser, ces derniers se briseront, vous obligeant à retrouver les composants pour les construire à nouveau. Certains composants brutes, comme les viandes ou les ingrédients nécessaires à la cuisine, seront également sujets au dépérissement, vous forçant à les transformer régulièrement pour éviter le gâchis.
Vous pourrez apprendre des recettes via trois supports : les PNJ (Personnages Non Joueurs), les peaux et les pierres. Dans le premier cas de figure, il arrivera que certains personnages vous offrent une recette, ou vous en récompense à l’issue d’une quête. Ces dernières seront bien souvent de type récole ou extermination, mais il se peut aussi que l’un d’eux vous demande de créer un objet spécifique, vous permettant non seulement d’apprendre une recette, mais aussi d’appréhender certains aspects plus fins de la récolte. Un moyen ludique de comprendre les ficelles qui régissent le jeu.
Pour les deux derniers supports, il s’agira de trouver dans la nature des peaux tendues ou de grandes pierres gravées desquelles vous devrez extraire le savoir. Dans les deux cas, il faudra vous munir d’un moyen de révéler les textes inscrits. Vous trouverez rapidement les recettes permettant de fabriquer ces précieux outils, il sera donc judicieux de toujours d’en avoir quelques-uns dans votre sac avant de partir à l’aventure. Vous voilà prévenus !
Entre la lumière et les ténèbres
L’un des éléments avec lesquels vous devrez composer sera le cycle « jour/nuit », ou plutôt le cycle « tranquillou/les créatures de l’enfer à vos trousses », comme il serait plus judicieux de l’appeler. En effet, les journées seront régies par une alternance entre une période de temps clair, dégagé, où la survie de Sachi ne sera pas trop remise en question, au contraire de la seconde période, plus… Néfaste. Lorsque votre cadran indiquera les heures sombres (la partie supérieure brumeuse), le terrain se couvrira d’une épaisse purée de pois qui sapera lentement vos forces, à moins que vous ne soyez munis d’une lanterne. Cette dernière, fabriquée à partir de composants communs, sera votre meilleur outil pour survivre à ce déchaînement surnaturel. Mais si vous pensiez que le calvaire s’arrêterait ici, vous vous trompez lourdement.
C’est durant ces temps sombres que surgiront également de puissants ennemis, dont certains prendront directement en chasse votre lumière, cherchant à l’éteindre de toutes leurs forces. Vous devrez donc vous préparer à surmonter des épreuves parfois inattendues face à des ennemis beaucoup plus puissants que vous, et croyez bien que les affronter ne sera pas toujours la solution à choisir, du moins, si vous souhaitez survivre. La mort sera d’ailleurs assez lourde de conséquence, puisque vous redémarrerez à votre dernière sauvegarde, il sera donc sage de s’arrêter régulièrement aux consoles dédiées pour éviter de perdre une trop grosse portion de votre progression.
Un monde à l’agonie, mais pas dénué de charme
L’une des caractéristiques qui nous a de suite attiré chez Smoke and Sacrifice, outre son scénario, est sa direction artistique. Les environnements, malgré leur générale obscurité, regorgent de vie. Il y a toujours quelque chose à trouver, à ramasser, à explorer. Et les couleurs donnent au jeu une certaine douceur au regard, tranchant radicalement avec la gravité de la situation. Les musiques iront d’ailleurs en ce sens, sauf en cas de danger mortel ! L’ambiance générale est donc accrocheuse, apportant au joueur une certaine sérénité, tout en lui mettant une épée de Damoclès au-dessus de la tête avec les risques amenés par la brume et la survie, un doux équilibre, mais un danger certain.
Conclusion pour Smoke and Sacrifice
Avec une approche assez sombre, Smoke and Sacrifice nous conte une histoire empreinte d’amour. Sachi nous emmène dans un monde dévasté par un fléau méconnu et dont la survie ne tient qu’à d’obscures pratiques. Un support de base suffisamment élaboré pour avoir envie de plonger dans ce jeu de survie qui rappellera sans-doute Don’t Starve aux aficionados du genre. Avec un système de craft s’étoffant tout au long du jeu et des heures d’exploration en perspective, Smoke and Sacrifice saura s’imposer de lui-même aux joueurs friands de ce type d’univers et dont la recherche et la construction sont les maîtres-mots.
