Tout juste un an après la sortie réussie de Need for Speed Hot Pursuit, Electronic Arts remet la gomme avec Need for Speed The Run, titre développé par le studio Black Box. Difficile de passer derrière l’excellent opus produit en 2010, qui plus est dans un genre -course arcade- particulièrement représenté sur consoles H.D, comme nous le prouve ce Test de Need for Speed the Run sur Playstation 3.
Need for Speed the Run : The Concept !
Le concept de The Run est assez simple à cerner, puisqu’il invite à effectuer un long trajet de San Francisco à New York, en traversant des villes telles que Las Vegas et des paysages variés allant du désert aride à la vaste forêt en passant par d’impressionnantes montagnes enneigées. L’objectif, évoluer dans le classement en partant de la dernière place pour finalement décrocher le rang de numéro 1 avant la fin du Run, ce en affrontant les 200 autres concurrents. Et pour réussir cette performance, le joueur incarne Jack, le héros du jeu, qui sera mise en valeur durant la course au travers de séquences cinématiques scénarisées et autres périodes de QTE. C’est d’ailleurs à ce niveau que se situe l’une des nouveautés de cet opus, qui offre désormais des scènes d’action hors de la voiture durant lesquelles il faudra presser au bon moment sur les bonnes touches, par exemple pour échapper aux forces de Police après une arrestation. Si nous nous devons de saluer cette nouveauté assez inattendue, le résultat manette en main demeure assez anecdotique. Une petite pause détente à peine divertissante, rien de plus. D’ailleurs, globalement, il ne faudra pas s’attendre à quelque chose d’extraordinaire concernant « l’histoire », cette dernière étant truffée de clichés. Un script qui manque cruellement de peps, la faute notamment à des personnages peu charismatiques.
Adrénaline, grand spectacle et déjà vu
Ceci étant dit, l’essentiel n’est pas là , donc passons à ce qui nous intéresse tous, les courses ! Et en la matière, les amateurs de grand spectacle en auront pour leur argent ! Globalement, la prise en main des caisses reste strictement identique à celle d’un NFS The Run, avec toujours la possibilité de prendre l’aspiration ou faire du drift pour gagner des points supplémentaires, mais aussi de réaliser de prodigieuses cascades en profitant de rampes de saut et autres raccourcis. Nous sommes bien évidemment dans un jeu de course arcade dont la prise en main est volontairement simplifiée (ne vous attendez pas à glisser sur la neige !) pour un degré de réaction optimal et absolument primordial compte tenu des vitesses étourdissantes atteintes sur des routes serpentées. Toujours aussi riche en adrénaline, The Run permet aussi de changer de véhicule en pleine partie à condition de s’arrêter dans une station essence, par exemple afin de trouver une voiture plus adaptée à un type de tracé. Car clairement, les longues lignes droites du Nevada ne demandent pas les mêmes performances qu’un enchaînement de virages serrés en haute montagne.
Et puisque nous parlons des terrains de jeux, il faut bien admettre que ces derniers ont été parfaitement étudiés pour en mettre plein la vue ! Ainsi, le moteur graphique Frostbite 2 fait irrémédiablement son oeuvre, notamment lors de la traversée de routes de montagne enneigées, avec un rendu de sol givré absolument magnifique et, surtout, une représentation des montagnes terriblement réaliste. Cette réussite purement graphique est complétée par une gestion des intempéries et autres phénomènes naturels juste irréprochable ! De l’avalanche au vent de sable dans le désert, les courses ne manquent pas de piment ni d’intérêt, bien que les épreuves de rattrapage du temps perdu soient nettement moins intéressantes à jouer car un peu monotones et trop courtes. Mais pour le reste, c’est du fun à l’état pur, d’autant que la qualité des sonorités des moteurs ne gâche rien au plaisir.
Bien sûr, les policiers sont toujours de la partie, mais leur attitude un peu farfelue met en évidence une I.A encore en difficulté, reproche tout aussi vrai concernant les autres pilotes, tantôt passifs tantôt complètement hystériques ! Et pour rester dans le négatif, nombre de joueurs déploreront sans doute un certain manque d’originalité en comparaison avec l’opus précédent, notamment en matière de gameplay. Ainsi, les nouveautés évoquées plus haut ne seront pas forcément suffisantes pour justifier un passage à la caisse cette année encore, du moins au prix fort. D’autant qu’avec une durée de vie de 6 petites heures, The Run se termine finalement assez vite, en dépit d’une difficulté bien réelle lorsque l’on sélectionne le niveau maximum. De plus, certains tracés manquent clairement d’inspiration (environ 50% des pistes) et se passent sans l’ombre d’une émotion, générant au passage un sentiment de lassitude. Toutefois, le mode défi et les options en ligne auront de quoi améliorer la longévité du soft, bien que l’on déplore une fois encore l’absence d’un mode de jeu en local, option pourtant présente dans la version Wii. Toujours aussi inacceptable dans un NFS…
Pas mieux que Hot Pursuit, mais pas mauvais pour autant !
Comme l’on pouvait s’en douter, Need for Speed the Run éprouve le plus grand mal à renouveler la série, déjà portée au panthéon du genre l’année passée avec Hot Pursuit. On sent que le studio Black Box a fait de son mieux pour offrir des nouveautés (QTE, phénomènes climatiques, scénario) plus ou moins indispensables selon les cas, mais le sentiment de déjà vu n’est jamais bien loin. Des pistes pas toujours originales, une prise en main identique à l’année passée et des collisions approximatives nuisent également à l’intérêt du « soft.
Cependant, en dépit de ses handicaps, ce Need for Speed fait son job à la faveur d’une action intense, d’une prise en main immédiate et fun, de véritables montées d’adrénaline et de petites surprises plutôt cool à découvrir. De plus, le nouveau moteur graphique fait mouche en offrant quelques panoramas de toute beauté (routes de montagne) pour une réalisation globale plutôt bonne. Egalement riche en bolides et défis, Need for Speed the Run sur PS3 assure donc l’essentiel en délivrant une large dose de plaisir. Reste à déterminer si payer le prix fort se justifie pour une petite dizaine d’heures de jeu tout au plus. Si vous en avez les moyens (et que vous êtes fan), ne vous privez pas ! Sinon, optez plutôt pour l’occase d’ici quelques semaines…
J.B
Nous avons adoré :
– Du Need for Speed (adrénaline, voitures, prise en main)
– Les graphismes
– Le grand spectacle
– Quelques petites innovations
Nous avons détesté :
– Dans l’ombre de Hot Pursuit…
– Certains tracés répétitifs
– Scénario inintéressant
– Durée de vie un peu juste
– Pas de multi local !!
Note : B –
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