Ami des RPG obscurs et des jeux de niche, bonjour. Aujourd’hui, il est question de Mugen Souls Z, un RPG développé par Compile Heart et sorti en exclusivité sur PlayStation 3 au mois de Mai. Mugen Souls Z est la suite directe de Mugen Souls, et l’on y retrouve l’héroïne Chou-Chou dans de nouvelles aventures pleines de conquêtes de planètes et d’allusions plus ou moins perverses. Il me semble aussi important de préciser que la version occidentale de Mugen Souls Z, comme celle de Mugen Souls à l’époque, a été censurée par son éditeur. Je ne vais pas juger les raisons qu’à eu NIS America de tronquer notre version du jeu, mais je trouve ça dommage de voir encore une fois la censure grignoter un jeu, et surtout certaines personnes de défendre ces pratiques.
Test de Mugen Souls Z sur PlayStation 3
Mugen Souls Z, le cahier des charges d’un jeu de niche
Pour dynamiser sa formule, Mugen Souls Z propose non plus une mais deux héroïnes principales : Chou-Chou sera constamment accompagnée de Syrma, déesse ultime des nouveaux mondes de Mugen Souls Z et surtout responsable de l’absorption des pouvoirs de Chou-Chou par son cercueil magique. Compile Heart oblige, les personnages et l’histoire de Mugen Souls Z sont d’énormes clichés pas forcement très fins, tout en restant largement tolérables et même parfois drôles ou bien trouvés, tout le contraire donc d’Hyperdimension Neptunia MK2 ou Victory qui sont les archétypes de jeux écrits sur un coin de table un lendemain de réveillon.
Mugen Souls Z joue aussi énormément sur le côté coquin, souvent de façon peu subtile comme on peut par exemple le remarquer avec les campagnes de promotions japonaises qui utilisent le même type de censure que les figurines « pour adultes » dans les magazines promotionnel.
Sur le plan technique, j’ai envie de dire « c’est un jeu Compile Heart« , si jamais vous connaissez bien ce studio vous savez à quoi vous attendre : de magnifiques artworks, des CG (pour Computer Graphic, et qui représente en fait les images statiques qu’on retrouve souvent dans les Visual Novel) chatoyantes et un jeu asthmatique au possible : framerate douteux, graphismes propres pour un jeu PlayStation Portable, aliasing omniprésent et chargement un poil longuet pour ce qui est affiché à l’écran.
Un système de jeu complexe, peut-être même un peu trop
Mugen Souls Z m’a surtout séduit grâce à son gameplay extrêmement complexe aux antipodes de la série phare de Compile Heart, Hyperdimension Neptune où la pression en rythme du bouton X permet en général d’obtenir le trophée Platine. Mugen Souls Z est un jeu complexe car non seulement il mélange deux types de gameplay relativement différents, à savoir des combats classiques au tour par tour et des batailles de mécha digne des meilleures série de Super Sentai comme Spec Ops Go Busters, mais en plus de ça le jeu propose un nombre hallucinant d’options de gameplay ou de customisation.
Les combats classiques se déroulent dans des arènes fermées après avoir, comme dans Neptune ou Valkyrie Profile, touché un ennemi sur la carte du monde. On y déplace ses personnages, plus ou moins rapidement selon leurs statistiques, pour rosser quelques gredins comme souvent dans les RPG, mais Mugen Souls Z propose ici une option assez inédite : celle de charmer vos ennemis pour en prendre possession. Pour cela vous pouvez changer l’apparence de Syrma selon certains « jobs » ou fantasmes comme sadique, soumise, ou encore « tsundere ». Chaque apparence va avoir un effet direct sur l’efficacité de vos tentatives de charme, certains monstres étant plus sensibles à une jeune fille sage quand d’autres avouent sans honte aimer se faire marcher sur le visage. Une fois capturés, les ennemis vous rapporteront sur l’écran de résultat des items, de l’or ou de la main d’oeuvre pour améliorer automatiquement votre robot.
Et sans rentrer dans des détails qui pourraient être assommants, vous pouvez aussi créer vos propres membres pour l’équipe, les faire monter en niveaux et les fusionner entre eux, customiser et améliorer vos armes, changer de vêtements pour modifier vos statistiques, utiliser différentes techniques en combat dont les attaques groupées et le « blast off » pour envoyer valser un monstre dans le décor ou dans un de ses compagnon d’infortune, détruire ou charmer des cristaux de bonus sur le terrain, utiliser des attaques ultimes qui varient en puissance selon des critères bien précis, ou bien entrer dans un mode « fever » qui augmente l’argent récolté. Autant d’options qui nécessitent réellement d’apprendre à jouer, et surtout de faire un tour sur internet tant les tutoriels de Mugen Souls Z sont peu fouillés.
Quant aux combats de robots géants de Mugen Souls Z, ils s’appuient sur le concept de « pierre-papier-ciseaux ». On dispose pour notre mécha, le G-Castle, de 3 types d’attaques, qui varient en puissance selon des pièces trouvées dans le jeu, et de 6 soutiens différents, et chacune de ces attaques gagnent ou perdent face à d’autres. Ces combats sont donc un mélange de chance, d’anticipation et surtout de répétition à outrance des phases de captures de monstres dans les combats avec Syrma pour booster la puissance du G-Castle.
Et c’est là un des plus gros problème que j’ai avec Mugen Souls Z, on est obligé de farmer, c’est à dire faire la même action de façon répétée, encore et encore pour pouvoir passer un boss ou simplement se mettre à niveau avec le bestiaire. Et si sur certains jeux le farm reste relativement supportable, et là je pense particulièrement au sublime Persona 4 Golden sur PlayStation Vita, dans Mugen Souls Z on vire à l’ennui mortel très rapidement.
Conclusion Mugen Souls Z
Mugen Souls Z est une très bonne surprise, surtout pour ses efforts sur le gameplay, là où Compile Heart a souvent eu d’énormes lacunes. Malheureusement, même s’il est très plaisant à prendre en main, il devient rapidement trop répétitif et son obsession pour le fan-service facile en rebutera plus d’un. Pour ceux qui ne sont pas gêné par la formule, notamment les fans des jeux Nippon Ichi Software comme Disgaea, Mugen Souls Z est un incontournable, surtout pour la durée de vie qu’il propose, au bas mot 150 heures, une fois l’histoire finie.
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