Ainsi, après un premier opus plutôt intéressant sur Wii, Electronic Arts se focalise cette-fois sur consoles H.D afin de donner de l’envergure à la licence, notamment en termes de réalisation. Objectif atteint ? Réponse juste après la balle de match, dans ce Test de Grand Chelem Tennis 2 !
Test de Grand Chelem Tennis 2 sur Playstation 3
Des débuts encourageants
D’emblée, EA annonce la couleur avec un mode carrière exceptionnellement long puisque s’étalant sur 10 saisons complètes ! En marge de cela, le jeu en ligne -que nous aborderons un peu plus loin-, l’entraînement ou encore le mode légende (revivre les moments forts de matchs historiques mythiques) permettent de diversifier l’expérience.
Et pour évoquer plus en profondeur le mode carrière, ce dernier commence par un passage dans l’interface de création de son avatar, particulièrement poussée. Difficile de faire plus détaillé, chaque aspect d’un individu et, plus spécifiquement de son visage, peut ainsi être modifié à volonté, soit pour créer un profil réaliste (voir son autoportrait) soit pour mettre au monde un personnage aux courbes faciales bien trempées. Certains résultats ne manqueront d’ailleurs pas de faire sourire, tant les réglages permettent d’accoucher de traits pour le moins « extrêmes », comme en témoigne la photo ci-dessous.
Bien sûr, les moins patients pourront également choisir un joueur existant parmi la mince sélection disponible. Car, première contrariété, le nombre de stars du cours disponibles s’avère assez faible, seule une vingtaine de joueurs pro (femmes et hommes) ayant fait le déplacement, de même qu’une dizaine de joueurs historiques. Du coup, les tournois manquent un peu de challenge face à de nombreux joueurs inconnus au bataillon. De plus, seuls 4 tournois du Grand Chelem sont de la partie, au beau milieu de quelques compétitions de petite envergure. La débandade se poursuit ensuite sur le cours, avec une difficulté certes croissante (I.A) au fil des saisons mais tellement faible d’entrée de jeu que n’importe quel joueur pourra rapidement accrocher les titres des tournois les plus prestigieux à son palmarès, ce dès sa première campagne…Et puisque nous évoquons les défauts de Grand Chelem Tennis 2, signalons aussi la fâcheuse tendance de certains joueurs (notamment Nadal) à réaliser systématiquement les mêmes services, ne laissant ainsi pas la porte ouverte au doute côté joueur « humain ». Trop prévisibles, les joueurs contrôlés par la console sont ainsi trop faciles à gruger.
Un Gameplay hybride
Voilà l’occasion rêvée d’aborder le délicat sujet du Gameplay. A mi-chemin entre l’ultra-réalisme (voir l’élitisme pour certains) d’un Top Spin 4 et le côté arcade assumé d’un Virtua Tennis 4, Grand Chelem Tennis 2 offre donc un bon compromis, à priori idéal pour le grand public. Les coups s’apprennent assez vite et le joueur répond au doigt et à l’oeil sans poser de soucis particuliers. En conséquent, les parties délivrent assez rapidement leur dose de fun, d’autant que la bande sonore d’une part (ambiance et bruitages vraiment réussis) et les graphismes d’autre part (belle modélisation des joueurs, rendu de surface réaliste) rendent l’ensemble très cohérent. Un bémol toutefois avec ce sentiment de vide dans les tribunes, la faute à une foule très mal représentée et manquant de vie. Malgré ce souci, le résultat s’avère convaincant sur ce plan puisque même les commentaires de Guy Forget (quelque peu esseulé…) se montrent plutôt qualitatifs en comparaison avec la norme habituellement en vigueur dans les jeux de sport.
Malheureusement, en dépit de ces bons points, le mode carrière de Grand Chelem Tennis 2 manque tout simplement d’intérêt et de challenge, à tel point que l’envie de boucler une seconde saison ne se fait pas clairement ressentir. Dommage car la base était plutôt bonne. Un mot également sur le supposé révolutionnaire Total Racquet Control, censé apporter d’avantage de réalisme en matière de prise en main. Au final, cette option faisant appel aux sticks analogiques en lieu et place des boutons classiques manque légèrement de précision et ne constitue finalement qu’une alternative juste « sympa » à essayer.
Le mode Online en point d’orgue ?
Heureusement pour le titre d’EA Sports, le jeu en ligne vient nettement relever le niveau, grâce à ces multiples options de jeu. Parmi eux, une sorte de coupe des nations en ligne permet de jouer pour son pays afin de le faire monter dans le classement et ainsi apporter sa pierre à l’édifice national. Egalement au programme, des tournois classiques et, surtout, une authentique carrière online qui aura le mérite de vous permettre d’affronter des joueurs logiquement plus évolués et intéressants afin de vous faire mériter vos grandes victoires. De quoi débusquer finalement un brin de challenge, tout en profitant des qualités graphiques et sonores du jeu. L’on imagine aussi que des DLC feront leur apparition, pourquoi pas dans le but de récupérer de nouveaux joueurs ?
De réelles qualités mais un manque de contenu « offline »
Vous l’aurez compris, globalement, Grand Chelem Tennis 2 déçoit, compte tenu des attentes importantes placées en lui. Non pas que son approche du gameplay située entre la simulation et l’arcade pose problème, cet aspect ayant plutôt tendance à jouer en faveur du jeu, juste que le mode carrière, prometteur sur le papier, s’effondre littéralement pour causes d’absence de challenge et de contenu trop faible. Un nombre trop important de joueurs et tournois majeurs manquent en effet à l’appel, tandis que l’I.A s’avère perfectible, occasionnant une difficulté générale clairement insuffisante, y compris pour un joueur débutant.
Pourtant, graphiquement et en matière de son, Grand Chelem Tennis 2 assure bien, ce dernier retranscrivant à merveille l’ambiance des matchs dans le réel, si l’on excepte la nonchalance de la foule. Le mode avatar a également de quoi retenir l’attention en raison de la densité de choix proposés, alors que les matchs de légende ne pourront que ravir les fans de Tennis ayant connu l’âge d’or de ce sport.
Enfin, les séduisantes options en ligne permettent de considérablement améliorer l’expérience, de même que la durée de vie du soft. C’est d’ailleurs ce dernier élément qui devra permettre aux joueurs de faire leur choix quant à l’acquisition de ce second opus de la série. Un titre à s’offrir à condition d’affectionner le jeu en ligne, à moins que l’on puisse se permettre de payer le prix fort pour une douzaine d’heure de -plaisir de- jeu « offline ».