S’il y a bien une licence qui cartonne au cinéma et qui est peu exploitée en jeux vidéo c’est bien Fast & Furious. Mais Activision a décidé de combler le vide en surfant sur la sortie de Fast & Furious 6 pour sortir Fast & Furious : Showdown. Le tout étant développé par Firebrand Games (portages Wii/DS de jeux de courses et Nascar Unleashed). Reste à savoir si le studio américain aura su faire mieux que l’opus d’Eutechnyx sorti en 2007.
Test de Fast & Furious Showdown sur Xbox 360
Fast & Furious : Davilex’my ride
Dans ce Fast & Furious : Showdown on vous propose un scénario exclusif et inédit. Ainsi l’on suivra l’équipe de Fast & Furious 5 aux quatre coins du monde afin de découvrir ce qu’ils ont fait entre les deux films. Une idée sympathique proposée sous la forme de 30 missions réparties en 10 chapitres. Cette découverte se fait par le biais d’une enquête menée par une fliquette sexy souhaitant s’attaquer à l’équipe de Dom. Voilà, pour l’histoire du jeu. Rien de bien palpitant, et rien d’indispensable pour les fans de la saga. Dommage, car les développeurs auraient pu pousser l’idée plus loin afin d’offrir une aventure inédite et travaillée. Mais l’on sent bien que ce titre vidéoludique est là simplement pour remplir les caisses. Petit rappel des faits : Fuité en avril via des sites de vente en ligne, Activision avait annoncé son jeu à peine un mois avant sa sortie en diffusant 3 pauvres petites images… que l’on retrouve d’ailleurs sur la jaquette verso. Une annonce qui ne sentait déjà pas très bon, mais on ne pouvait pas encore se douter de l’ampleur des dégâts ! La principale question qui nous vient à l’esprit c’est « Pourquoi ? ». Si la réponse est bien entendue financière, on peut se demander tout de même quel est l’intérêt de produire une telle chose vidéoludique. Activision continue ainsi dans la lignée de The Walking Dead : Survival Instinct, mais en pire !
Par où commencer ? Le gameplay, étant donné qu’il s’agit d’un jeu de course, un élément primordial. Si le titre est facile à prendre en main, on ne peut pas dire que le fun soit au rendez-vous. C’est fade, terriblement fade. Il suffit de rouler à fond et parfois de freiner afin d’éviter un piège ou un virage dangereux. Les sensations de vitesse sont inexistantes et l’on a l’impression d’avoir une voiture scotchée sur un tapis roulant avec le décor qui défile autour. Firebrand Games a souhaité proposer moult collisions et une gestion des dégâts… pour un résultat risible ! La physique étant aberrante et totalement irréaliste. La première mission (qui est aussi la dernière) est le plus exemple de cette bêtise ! Les voitures accidentées partent dans tous les sens, s’envolent et ne subissent pas de dégâts. On dégomme de gros blocs de pixels censés représenter des voitures. Les bus sont aussi légers que du carton, et les arbres se coupent en deux et disparaissent aussi tôt. Du grand n’importe quoi ! C’est tout simplement ubuesque ! Continuant en évoquant les sauts, et les dérapages qui influent de manière aléatoire sur le véhicule. On obtient un grand bazar vidéoludique ou une voiture peut faire un tête-à-queue impromptu en pleine réception de saut. Le comportement des autos n’est donc pas fiable, et fait passer cette orientation arcade de ce Fast & Furious : Showdown pour de la singerie automobile sur consoles de salon (ou portable si vous y jouez sur 3DS). Soulignons également que la circulation sera parfois à l’arrêt total (sic!) ou que certains véhicules décideront de faire tourner sur eux même histoire de pimenter leur pitoyable existence dans ce jeu. Le studio de développement a puisé dans Pursuit Force pour obtenir un jeu de course teinté d’action, et proposer ainsi des phases de « shoot » ou de « vol de camions ». Là, aussi c’est du grand n’importe quoi. Les munitions sont illimitées, le viseur sort tout juste du bar et manque de précision, la prise en mains est peu fluide etc… Les développeurs ont eu la drôle d’idée (quand on voit le résultat) de proposer des phases de QTE. Vous savez sur quelle touche appuyer, mais pas vraiment de la façon dont il faut le faire. Chaque QTE ayant un rythme sensiblement différent, il faut donc y aller au petit bonheur la chance… mourir et se retaper les dernières minutes de jeu. Une corvée, tout simplement ! Lors de certaines missions des ennemis viendront vous poursuivre et vous tirer dessus pour vous mettre hors course. Précisions que ces ennemis sont infinis ! Il est donc inutile de vouloir tous les tuer pour atteindre le prochain objectif. Seuls ces objectifs sont là pour arrêter le flot d’ennemis. Notons qu’il est préférable de maintenir vos poursuivants derrière votre véhicule afin de voir ce dernier réduit en fumée en deux temps trois mouvements. Pourquoi ? Seuls les développeurs ont la réponse.
Il y a-t-il un pilote dans l’auto ?
Il sera amusant de découvrir que pendant les phases de shoot, il n’y a pas de pilote ! La voiture roule toute seule. L’équipe de développement a dû juger inutile de modéliser un pilote dans une auto pendant que le héros tire à tout va… sûrement des fans du film Christine. Notons que ce Fast & Furious : Showdown a été conçu pour jouer à deux ! Il sera donc possible de faire des parties à deux joueurs (sur la même console, des serveurs ça coûte trop cher) ou en collaborant avec l’IA. Dans cette dernière optique, vous pourrez switcher entre les personnages. Ces derniers sont tous tirés de la saga cinématographique et profitent d’une modélisation relativement grossière. Heureusement qu’Eva Mendes n’est pas au casting du jeu, sinon Activision aurait sûrement reçu de très nombreuses plaintes pour « massacre virtuel de beautés humaines » ! Histoire de se démarquer un peu de la concurrence, Firebrand Games a souhaité inclure des « mods » pour modifier les voitures. Ces bonus sont au nombre de 27 mais il faudra en choisir 3 par véhicules au maximum. Ils permettent, entre autre, de booster sa vie, sa vitesse de pointe, ou d’obtenir de nouvelles armes. Rien de bien palpitant ni de très utile, Fast & Furious : Showdown étant finissable avec la configuration de base de chaque auto. Le seul point positif du jeu réside sûrement dans son contenu assez important. Entre les missions et les défis il y a déjà beaucoup à faire, mais chaque mission est soumise à une notation de fin de niveau. A vous donc de refaire la trentaine de missions dans l’optique de débloquer l’or sur chacune d’entre elles ! En dehors des chasseurs de trophées/succès (et encore), on ne voit pas qui serait assez fou pour le faire. Quelques illustrations tirées de la saga cinématographique sont là pour essayer de vous appâter/récompenser. Un moindre mal quand on sait que le jeu est sous licence. D’ailleurs une grande partie des véhicules du jeu sont également sous licence, étonnant quand on voit la piètre qualité du titre ! Néanmoins la durée de vie du jeu est assez habituelle. Les 10 chapitres peuvent être terminés assez rapidement si vous n’avez pas trop de mésaventures avec les problèmes techniques du soft. Les heures de jeu supplémentaires seront proportionnelles à votre courage et votre résistance pour continuer à jouer à ce titre.
Pour ce qui est de la bande son, Fast & Furious : Showdown ne sera pas bienfaisant avec vos oreilles ! Entre les bruitages des fusillades, des accidents et les bruits de moteurs d’une qualité médiocre, l’aspect sonore du jeu est tout aussi mauvais que le reste ! Les doublages en VO sont néanmoins corrects mais ne transpirent pas la conviction. Les dialogues sont plats et inutiles. Peut-être que certaines musiques seront appréciées d’une partie des joueurs… et encore. Terminons par la réalisation graphique de jeu. Comment dire ? Firebrand Games annonce sur son site « proposer fièrement un moteur graphique maison parfaitement adapté à la Wii et à la 3DS ». Si déjà sur ces supports ce n’est pas très glorieux, alors sur des consoles HD c’est un véritable massacre ! La majorité des jeux PSN et PS2 sont plus beaux que ce Fast & Furious : Showdown ! Si les localisations sont variées, les décors sont somme toute assez similaires et relèvent même parfois une véritable agression visuelle (autoroute de nuit ou niveau dans la neige). Non, le jeu n’avait rien à faire sur consoles ! Activision aurait peut-être dû suivre une grande partie de ses confrères et le proposer uniquement sur smartphones/tablettes. Car cette insulte vidéoludique (aux fans de la saga, et aux amoureux de jeux de courses automobile) n’a pas de raison d’être, et encore moins à 40-50€ !!
Vous l’aurez bel et bien compris, ce Fast & Furious : Showdown est un véritable immondice vidéoludique. Non content de voler le sous-titre à la concurrence Firebrand Games et Activision ont décidé de proposer un jeu très bas de gamme dans l’unique but de ramasser un maximum d’argent, auprès de fans aveugles qui se seront jetés sur la boîte dans les rayons des magasins. Firebrand Games mériterait même le surnom de Davilex de 2013 tant son jeu est mauvais et peuplé d’absurdités vidéoludiques. Sûrement le résultat d’un défi interne visant à développer l’un des plus mauvais jeux sur cette génération, et truffé de choses que l’éthique du développeur devrait bannir à jamais !