Bungie ! Ce nom siffle sûrement dans vos oreilles comme si vous aviez subi le violent souffle d’une explosion. Autrefois, connu pour son travail sur l’une des séries les plus emblématique du jeux vidéo, Halo, Bungie revient sur le devant de la scène avec des ambitions complètement démesurées. Après une première phase d’alpha très réussie nous laissant entrevoir des possibilités folles et une phase de bêta faisant grimper encore un peu plus le baromètre de nos attentes, Destiny se retrouve enfin entre nos mains tremblotantes. Est-ce que pour le meilleur ? Est-ce pour le pire ? La légende de Destiny vous ouvre aujourd’hui ses bras de lumière.
Test de Destiny sur PlayStation 4
Comme un air de Halo
Si Bungie est le studio de développement créateur de la série Halo, la licence était malheureusement détenue par Microsoft et l’est toujours à l’heure actuelle. Abandonnant la firme américaine il y a quelques années pour s’adonner à de nouveaux projets complètement indépendants de la mythique série qui les a fait connaître, Bungie créa Destiny, un FPS rappelant étrangement la licence de Cortana. La direction artistique, l’univers space-opera, certaines armures nous renvoyant parfois même aux bons souvenirs du Master Chief, bref impossible de ne pas y voir des similitudes. Bien entendu les ressemblances sont plus qu’assumées et si cela s’est ressenti durant le développement du jeu, nous comprenons encore plus maintenant que l’objectif était certainement de créer le Halo qu’ils ont certainement toujours fantasmé. Est-ce une bonne chose ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. La réponse n’est pas aussi simple à donner car finalement, est-ce qu’on attendait autre chose de Bungie ? Est-ce qu’on aurait voulu oublier le space-opera afin de passer à autre chose, laisser nos souvenirs de côté et tourner la page ? Vous seul avez les cartes en main pour répondre à cette question, et nous avons bien entendu aussi notre petit avis sur le sujet. Dans l’état, Destiny déçoit, certainement la faute à des ambitions dantesques affichées publiquement par les acteurs principaux de la création du jeu, mais les faits sont là, Destiny se révèle décevant. Il était de bon ton de dire tout de suite les choses sans tourner trop longtemps autour du pot. Et la déception est surtout centrée sur la campagne solo du titre qui n’est en rien aussi épique qu’annoncée, et n’est pas non plus la grande épopée que laissait entrevoir l’alpha, puis la bêta. Là où Halo aura marqué les esprits par son gameplay, mais aussi par son scénario, Destiny se voit offrir une histoire malheureusement dispensable.
C’est l’histoire d’un mec
Dans le futur, la race humaine toujours cantonnée à rester sur Terre, va connaître une période appelée l’âge d’or. Cette période faste n’est cependant pas le fruit des progrès réalisés par l’humanité. Le Voyageur, comme ils l’appellent, est un astre d’origine inconnu découvert lors d’un voyage sur la planète Mars et qui va changer à tout jamais le destin des Hommes. Cette sphère aux propriétés mystérieuses va tout changer, purifiant l’air de Vénus, et rendant Mars, ainsi que la Lune habitables. L’Homme restant fidèle à lui-même, va s’empresser de profiter des bienfaits du Voyageur pour coloniser, et s’approprier les planètes du système solaire nouvellement habitables. Bien évidemment l’âge d’or ne s’appellerait pas ainsi s’il avait perduré dans le temps. Après des moments d’insouciance que l’humanité pensait bien mérités, un terrible cataclysme vint assombrir le cœur des Hommes d’un voile de Ténèbres. Ennemi éternel du Voyageur, les Ténèbres, l’ont finalement retrouvé dans notre système solaire, et se fût la fin de tout, ou presque. Alors que tout semblait prendre fin, les Ténèbres ayants ravagées la quasi totalité de l’humanité, le Voyageur utilisa toute ses dernières forces pour créer un bouclier protecteur au dessus du dernier bastion abritant les Hommes, la dernière cité, désormais refuge de la race humaine. De ces heures sombres, les Hommes ont finalement retrouvé la lumière. Petit à petit, à l’abri sous le bouclier protecteur du Voyageur, la contre-attaque s’organise. C’est alors que naissent les Gardiens. Ceux-ci sont les protecteurs de la dernière cité sur Terre et ont pour mission de découvrir comment repousser les Ténèbres, en fouillant dans les vestiges du passé. Bien qu’aidés de certains pouvoirs hérités du Voyageur, la tâche ne sera pas aisée. En effet, les Ténèbres ont emporté dans leur sillage, une race extra-terrestre malveillante qui nous traquera sans relâche pendant notre quête. Nous incarnons un des Gardien, et c’est donc à partir de là que débute notre légende.
La désillusion laisse finalement place à l’espoir
L’histoire de Destiny est donc intéressante au premier abord, cependant, là ou ça fait mal, c’est que celle-ci n’est pas réellement mise en valeur. On pourrait alors s’attendre à une quête épique nous emmenant à travers le système solaire pour sauver l’humanité, sauf qu’ici on a plus l’impression d’être trimbalé d’un endroit à un autre sans réel but précis. La scénarisation est réduite au minimum et déçoit énormément, n’offrant alors presque aucun moment digne de ce que pouvait offrir Halo en termes de mise en scène. Pendant les missions du mode Histoire, nous allons donc à un endroit donné pour réaliser une tâche donnée, la voix de notre Spectre en fond sonore. Le Spectre est une intelligence artificielle robotique qui nous suit partout afin de nous aider dans notre quête et de nous protéger si cela lui est possible. On peut le dire sans détour, on est loin de ce que présageait la bêta, même si nous avions certaines craintes en voyant le manque de scénarisation flagrante. Cependant Destiny n’a pas été pensé pour être un jeu que l’on parcour en solitaire, et c’est certainement pour cela que toute la partie solo se révèle plutôt anecdotique, sans saveurs et relativement vide. Heureusement, nous entrevoyons la lumière aussitôt que nous jouons à plusieurs en coopération. Le genre même du jeu reste un peu flou, ce n’est pas un MMO et ce n’est pas un FPS non plus, il se place un peu à la frontière des deux, offrant finalement une expérience se rapprochant plutôt d’un Borderlands mais avec un petit quelque chose en plus. Nous le décrirons donc comme un FPS coopératif ponctué de quelques touches RPG. Finalement la formule fonctionne plutôt bien dès lors que l’on à des amis pour jouer avec nous, et le fun se loge alors tranquillement au creux de nos mains. Graphiquement, Destiny est magnifique, la direction artistique décroche carrément la mâchoire. Les effets de lumière sont d’une beauté pour le moment inégalée sur next-gen, il est clair qu’un boulot colossal a été réalisé sur l’ambiance, mettant en scène des décors incroyables. On a parfois de drôles de sensations, des sortes de vertiges devant certains paysages offerts lors de nos voyages sur la Lune par exemple. Si il y a un domaine où Bungie n’a pas raté son coup, c’est bien au niveau de la réalisation qui demeure presque irréprochable. Nous sommes complètement happés par l’univers qui nous entoure, et chaque planète possède une ambiance particulière, offrant une grande diversité visuelle.
L’élu parmi les élus
Malheureusement, dans Destiny, à chaque fois que l’on s’extasie sur quelque chose, il y a toujours un détail qui vient nous ramener sur Terre. Cette fois-ci il s’agit de la diversité des ennemis. En effet, même s’il y a certaines exceptions, ne comptez pas sur un bestiaire riche et varié. C’est d’ailleurs plutôt choquant de nous offrir les même ennemis de base sur toutes les planètes, avec seulement une couleur différente. Pour affronter ses ennemis, il faut incarner comme nous l’avons vu, un Gardien, et c’est avant même de commencer le jeu que nous choisissons ses caractéristiques, durant la phase de personnalisation. Nous avons alors le choix entre trois races, les Exos, les Éveillés, et les Humains. Ainsi qu’entre trois classes, à savoir Titan, Chasseur, et Arcaniste. Le choix de la classe n’ayant que peu d’importance au vu du peu de différences fondamentales que celles-ci possèdent, il aurait été de bon ton de nous offrir un peu plus de choix. Hormis les « pouvoirs » spéciaux caractéristiques de chaque classe, rien ne vous empêchera par exemple de jouer un Arcaniste avec un armement orienté Chasseur. Ensuite nous avons la phase de personnalisation esthétique qui n’est ma foi pas si mauvaise, offrant un panel intéressant, permettant d’avoir un personnage original. Une fois tout cela réalisé, nous allons être désigné comme l’élu parmi le reste des Gardiens, et il sera temps de partir à la reconquête de notre ancien monde. Hormis le mode Histoire dont nous parlions plus tôt, il est possible de réaliser d’autres mission, toutes faisables en coopération bien entendu. Nous avons les missions de Patrouille, laissant alors place à de l’exploration pure et dure, permettant de réaliser des objectifs journaliers, mais aussi de gagner de l’expérience afin de monter en niveau, si nous sommes encore trop faible pour aller affronter le prochain « donjon ». Car oui, à la manière d’un MMO, nous avons des missions qui nous emmènent dans une sorte de « donjon » afin d’y effectuer une quête, uniquement en équipe, qui se clôture comme dans un MMO, par la destruction d’un boss. C’est certainement la partie la plus intéressante de la partie coopération, permettant alors de trouver de l’équipement intéressant, mais aussi d’avoir un niveau de difficulté plus élevé que lors de nos escapades en Patrouille. Cependant gardez à l’esprit qu’il est possible d’augmenter le niveau des missions afin de tenter de gagner plus d’expérience et de meilleures récompenses.
Un gameplay made in Bungie
Dans la catégorie des ressemblances avec Halo nous devons faire un passage obligé par le gameplay tant c’est flagrant. En effet, la visée, les déplacements, les sauts, tout nous ramène à des sensations déjà ressenties auparavant. Cette fois-ci, il est clair que c’est une bonne chose. Cet héritage de gameplay permet d’offrir au jeu au fun incroyable, toujours aussi aérien bien entendu, et toujours aussi jouissif surtout en multijoueur, où le talent des joueurs est mis à rude épreuve. On peut peut-être même dire que l’aide à la visée le rend un poil plus accessible, mais le challenge et les sensations sont toujours là. Malheureusement, le choix de la classe importe peu dans Destiny, il s’agit là plus d’un choix esthétique qu’autre chose. En effet, si dans un MMO le système de classe permet d’offrir des façons de jouer totalement différentes, ainsi que des rôles spécifiques afin de venir à bout des plus gros boss du jeu, ici, il n’en est rien. Ne pensez donc pas qu’avoir une classe de chaque dans votre équipe vous permettra d’être beaucoup plus optimisé qu’une composition remplie d’Arcanistes. C’est bien dommage quand on voit les ambitions portées par ce jeu, mais espérons que les mises à jour permettront avec le temps de rendre le jeu plus intéressant à ce niveau là. Cela est tout aussi visible en multijoueur. L’Épreuve est le joli nom donné à la partie multijoueur compétitif de Destiny, et ne vous faites pas d’illusion, il n’y a pas grand chose de nouveau sous le soleil. Rien de très original, nous retrouvons les modes déjà vus 100 fois ailleurs comme la Domination, le Match à Mort ou le Match à Mort en Equipe. Fort de ses années d’expérience dans le domaine, Bungie nous offre tout de même quelque chose de très bonne qualité, certes un peu léger, mais au moins ce qu’on a à se mettre sous la dent est de très bon goût. Cependant, on regrettera que la distribution des butins de fin de partie soit du domaine de l’aléatoire, la joie de la récompense légendaire quand notre score le mérite n’existe pas ici bas. Il faut alors enchaîner les parties pour récupérer divers points d’expérience et autres emblèmes afin de pouvoir débloquer, puis acheter de l’équipement aux marchands. C’est d’ailleurs tout à l’image du reste du jeu. On n’a jamais l’impression d’être récompensé comme il se doit, la progression est laborieuse, et on a toujours l’impression de revoir les même décors en boucles, des actions différentes, mais dans des environnements identiques.
C’est d’autant plus dommage que le jeu est sublime et que le gameplay offre un plaisir et des sensations très fortes. Cependant pour un jeu coopératif et compétitif aux ambitions démesurées, censé nous tenir en haleine sur une période de 10 ans, on se demande bien comment les petits gars de chez Bungie vont pouvoir faire, même armés de tout le talent du monde. En l’état Destiny n’est rien de plus qu’un diamant brut, rempli d’imperfections, et qui ne demande qu’à être poli dans les semaines voire les mois à venir. On sent tout le potentiel qui se niche à l’intérieur, mais on a du mal à imaginer comment celui-ci sera exploité, c’est donc maintenant aux développeurs de nous surprendre, comme Blizzard a si bien su le faire lors de la sortie d’un Diablo III plus que bancal.
Conclusion Destiny
Il est maintenant temps de conclure ce test, et finalement la note n’est pas aussi simple que ça à donner. Cependant pour résumer un peu les choses, Destiny nous offre une expérience de jeu remarquable, et si Bungie n’était pas derrière on dirait surement que ce titre est un très bon divertissement. Cependant on sait de quoi cette équipe est capable et on est obligé de sanctionner le manque flagrant de finition au niveau du contenu. Tout est superbe, tout est magnifique, mais la redondance des ennemis et des décors fait qu’on se lasse très vite de la beauté environnante. Aussi, la progression en solitaire est plutôt laborieuse de par le fait que le jeu n’a pas du tout été pensé pour être joué seul. Il est donc d’autant plus difficile de noter ce jeu que l’on s’éclate à plusieurs, mais qu’on s’ennuie presque en jouant seul. Le système de montée de niveau paraît alors encore plus long si l’on joue seul, le jeu gagnerait à ce que les niveaux se gravissent plus rapidement. Pour ce qui est du multijoueur, heureusement Bungie n’a pas perdu la main et fournit sur des cartes réduites en 6 vs 6 un condensé d’action pure qui ravira tous les adorateurs des Halo. En définitive, si vous voulez vous procurez Destiny, nous vous conseillons de prévoir des amis avec qui jouer, car ce jeu est une expérience à vivre à plusieurs, et c’est uniquement dans ce contexte que vous pourrez en tirer toute la profondeur.
Pour des informations complémentaires sur l’histoire, les races, ou même le Voyageur, vous pouvez vous rendre sur le site officiel de Destiny. Vous pouvez aussi dès à présent consulter notre test de la première extension de Destiny, ainsi que la seconde juste ici.
Encore un qui ne lit pas les choses jusqu’au bout, le 7.9 est accordé uniquement en prenant en compte le fait que le jeu est prévu pour de la coop. Si l’on joue le jeu en coop alors la note est amplement méritée.
Très bon test, agréable à lire.
Concernant les remarques de Rolf, effectivement c’est un test à la lecture difficile pour quelqu’un qui n’aime pas lire quelque chose de différent. La note de 7,9 est complètement en phase avec le contenu du test (même si on comprend bien entendu que cette note vaut surtout si on joue en multi). Mais bon croire qu’on peut faire de la lêche à un éditeur en mettant un 7,9, c’est que le bougre n’est pas très intelligent ! 🙂
Très bien ! Bon vent Rolf !
Test à la lecture difficile, vous passez du coq à l’âne dans les points abordés, un peu plus de rigueur dans le déroulement des idées vous permettrait de gagner en clarté.
Mais le plus gênant n’est point la forme mais le fond. Vous soulevez des défauts qui devrais peser lourdement dans la note ( 0 stoyrline, contenue faible…) pour au final faire de la lèche à l’éditeur dans la conclusion et la notation. Vous nourrissez sans doute l’espoir d’être invité aux prochaines soirées et être arrosé de goodies.
Rassurez vous je ne reviendrai pas sur ce blogolol
Très bon test, bravo 😀