Déjà une légende sur console, l’OVNI Dark Souls débarque sur PC avec du contenu exclusif et des graphismes (plus ou moins) améliorés.
Test de Dark Souls Prepare to Die Edition sur PC
Résurrection ? Ou tentative de profit ?
Si l’on s’intéresse un peu au marché actuel des jeux vidéo, et notamment au calendrier des sorties, force est de constater que le phénomène « blockbuster », ou triple AAA, domine les ventes. Depuis une dizaine d’années maintenant, les budgets des jeux explosent, et seuls les gros producteurs comme EA ou Ubisoft peuvent se permettre de se lancer dans des jeux du type Assassin’s Creed ou Mass effect. Vu les montants investis, notamment en marketing, ces sociétés ne peuvent se permettre le moindre faux pas.
Derrière, il y a des petits studios qui tentent, à moindre coût, de se faire une place dans la ludothèque des joueurs. Le studio japonais From Software fait partie de ceux-là, et, lorsqu’en 2009 il signe trois contrats d’exclusivité pour trois jeux sur les trois consoles de salon, personne ne s’attendait à des chef-d’oeuvres. Et on aurait presque eu raison. Tenchu: Shadow Assassins n’a pas laissé de souvenir impérissable aux propriétaires de Wii, et le gameplay maladroit de Ninja Blade sur Xbox 360 n’a pas vraiment inquiété son rival Ninja Gaiden II, pourtant sorti un an avant. Quant à l’exclu PS3, baptisé Demon’s Souls, les attentes étaient tellement faibles que Sony n’avait même pas prévu un lancement du jeu en dehors de l’Asie. Il faut dire qu’avec son concept de RPG à l’ancienne, super hard-core, Demon’s Souls n’entre pas vraiment dans la stratégie « large public » plébiscitée par les éditeurs. Et pourtant, testé en import par quelques sites occidentaux, le jeu a immédiatement suscité l’engouement général.
A tel point que la suite spirituelle du titre, Dark Souls, a pu connaître une sortie mondiale sur Xbox, PS3 et, à la demande de la communauté, sur PC. Avant de nous attaquer aux spécificités de la version PC, présentons ce jeu qui a rappelle tant de bons souvenirs à la génération de gamers trentenaire.
Retour sur le jeu, qu’en est-il ?
Dark Souls est un RPG très sombre, dans un univers presque « lovecraftien ». Le personnage commence au fond d’un cachot avant de s’aventurer dans les décors typiquement associés à l’univers des JDR: château gigantesque, marécages, catacombes etc. La version PC propose d’ailleurs de nouvelles zones et boss jusqu’ici inaccessibles aux joueurs PS3 et Xbox. Le monde est entièrement libre à explorer, mais très vite le joueur comprendra quelles zones lui sont accessibles et lesquelles non. Ce qui rend le jeu vraiment unique, c’est le côté intransigeant du gameplay. Là où d’autres titres requièrent un minimax de statistiques, une optimisation d’objets magiques ou de sortilèges, Dark Souls lui ne requiert que des réflexes et une bonne dose de concentration. Il est parfaitement possible de finir le jeu avec l’équipement de départ ! A condition bien sûr d’avoir bien saisi les mécaniques de combat qui se décomposent la plupart du temps en trois temps : observation de l’adversaire, parade ou esquive d’une attaque et riposte.
En cas d’échec, on meurt et l’on revient au dernier point de sauvegarde automatique du jeu, le plus souvent représenter par des petits feux de camps que le joueur rencontrera au cours de son aventure. On peut alors tenter de changer d’arme, voir si l’on est plus à l’aise à l’arc qu’à l’épée à deux mains. Ou peut-être dépenser des âmes, récoltées sur les monstres, pour augmenter d’un petit point ses statistiques. Et puis on repart, on réessaye, et on échoue un peu plus loin. Et on recommence. Cette lente courbe d’apprentissage présente un atout majeur: l’intense jubilation de vaincre un ennemi coriace ou un boss. Rarement un jeu aura été aussi stressant à jouer dans le bon sens du terme. Celui qui vous pousse à vos limites.
Bien sûr, on aura parfois envie de balancer sa manette dans son téléviseur. Mais après une pause (vivement recommandée si vraiment vous en arrivez là), le jeu vous hypnotisera à nouveau et vous retenterez votre chance. Et puis il n’y a pas que le combat. Il y a tout un tas d’armes à découvrir, toutes plus belles les unes que les autres dans leur style purement gothique. Et puis il y a l’histoire aussi, jamais mise au premier plan, mais les joueurs attentifs seront surpris par ce monde sombre mais si riche et magnifique.
Conclusion de Dark Souls Prepare to Die Edition
Les fans attendaient d’ailleurs de la version PC un régal visuel, les grosses machines de gamer permettant normalement un véritable affichage en HD. Malheureusement, les développeurs de From Software ont très vite fait déchanter la communauté en annonçant qu’il leur était impossible d’augmenter les graphismes de manière significative sans reprogrammer tout le jeu. Qu’importe, la communauté a pris le relais, et déjà des “patches” existent pour débloquer le nombre d’IPS à 60 (au lieu de 30).
Mais ces petites contraintes techniques sont-elles vraiment une raison de bouder Dark Souls ? Certainement pas. Ce serait comme refuser de prendre une navette pour un vol en orbite sous prétexte qu’elle ira moins vite qu’annoncé. Tout gamer digne de ce nom se doit d’essayer ce titre vraiment exceptionnel. Et n’oubliez pas: le pire ennemi dans Dark Souls c’est le joueur lui-même, sa suffisance ou son impatience. Ce n’est pas pour rien que la version PC s’intitule “Dark Souls: Prepare to Die” (préparez-vous à mourir). Oui, préparez-vous à mourir. Beaucoup. Mais aussi à vous amuser Beaucoup ! Si jamais vous souhaitez être embarqué dans ces multiples décès, n’hésitez pas à vous renseigner en passant par le site officiel du jeu.