Conception II : Children of the Seven Stars, rien qu’avec le titre, vous avez une petite idée de ce qui se cache dans cette production japonaise. Édité par Atlus et développé par Spike Chunsoft, ce jeu de rôle bien particulier vous propose d’incarner un étudiant assez spécial et de faire des dizaines d’enfants avec plusieurs filles afin de sauver le monde. Oui, oui, vous avez bien lu mais attention, dit comme ça, ça peut donner des images salaces pour rien dans vos têtes alors lisez ce test pour savoir à quoi réellement vous attendre dans ce jeu bande de petits coquins !
Test de Conception II : Children of the Seven Stars
Star God Academy
Alors, comme cela a été dit dans l’introduction, Conception II : Children of the Seven Stars vous met dans la peau d’un étudiant qui, comme beaucoup d’autres adolescents (ne demandez pas pourquoi ce sont des adolescents et non des enfants ou des adultes, vous connaissez très bien la réponse), a reçu des pouvoirs grâce au Star God (le jeu n’étant malheureusement localisé qu’en anglais, attendez-vous à voir plusieurs fois des mots écrits dans la langue de Shakespeare), pouvoirs qui peuvent et doivent être utilisés contre les montres maléfiques sortant de zones nommées Dusk Circles. La particularité du héros, vous, c’est d’être le God’s Gift, le plus puissant des élus et ainsi, vous êtes le seul pouvant fermer pour de bon un Dusk Circle, ce qui signifie que l’espoir de la planète repose sur les épaules d’un adolescent, la routine dans les productions japonaises. Tous les adolescents ayant reçu des pouvoirs sont réunis dans une académie qui est, soyons honnêtes, plutôt perturbante : réunissez des dizaines et des dizaines de jeunes garçons et filles en chaleur (vous allez vite comprendre pourquoi) dans un seul endroit avec des professeurs et autres membres importants de l’académie répondant à divers clichés (comme l’intellectuel bien coiffé avec des lunettes ainsi que la blonde à forte poitrine), saupoudrez le tout avec un zeste de religion (évidemment, le prêtre présent sur place, Mattero, est un pervers) et vous obtenez une académie tout sauf banale. Avant de se concentrer sur le gameplay, assistons sur l’aspect Visual Novel du jeu.
Les joies de la conception
Alors que l’on peut penser avoir affaire à un gros Dungeon-RPG, une grande partie du jeu (trop grande penseront certains) se focalise sur les dialogues avec les autres personnages du jeu. Vous avez accès à diverses zones (classe, magasins, zone d’entraînement…) et en dehors de certaines ne proposant que des monologues de personnages secondaires donnant soit des indications, soit des informations totalement inutiles, la majorité vous propose de vous taper la discute avec différents membres de l’école. Évidemment, le plus important est de discuter avec les filles car c’est avec elles que vous mettrez au monde les Star Children, petits êtres assez utiles lors des combats. Ainsi, il vous faut être plutôt galant (le jeu propose plusieurs choix de phrases lors des dialogues), même si être un idiot ou un parfait vilain garçon vous mènera souvent malgré tout à la phase « tant attendue », le jeu ne prenant pas en compte les choix dans la suite du scénario. En tant que God’s Gift, le héros a la meilleure compatibilité possible avec les filles, ce qui fait qu’on lui demande de procréer avec le plus de filles possible. Ah, attention, on va toute de suite vous faire descendre de votre petit nuage : il n’y a point de sexe dans ce jeu ! En effet, pour créer un Star Children, les héros doivent être en totale harmonie et… se tenir la main. Voilà, ça suffit, un Star Child est né, heureusement que ce n’est pas pareil dans la vraie vie. Vous vous demandez alors pourquoi le jeu a droit à un joli petit PEGI 16, prévenant surtout le côté sexuel du jeu ? Eh bien malgré l’absence de scènes coquines, les dialogues, eux, ne se privent pas d’aller trop loin : certains trouveront ici que c’est la force du jeu tandis que d’autres seront sans aucun doute répugnés face aux dialogues parfois assez sexistes, surtout quand on a le pervers de service Chlotz dans le coin, ce dernier ne se privant d’aucune remarque salace. Parfois, on a tout de même des dialogues normaux et d’autres assez sérieux insistant sur les problèmes que peuvent connaître les adolescents mais dans la majorité, on a affaire à une tonne de clichés coquins et le fait qu’une bonne partie du casting féminin soit doté d’une poitrine avantageuse n’arrange pas les choses (ou arrange, tout dépend du point de vue). Cela peut donner quelques passages comiques bien sûr quand cela ne va pas trop loin mais certaines remarques ont de quoi perturber quelque peu. Si vous n’adhérez pas trop à ces délires (les fans du genre, eux, ont de quoi être aux anges), ne vous attardez pas trop sur le jeu, surtout que le gameplay n’est pas des plus mémorables.
Quand les dialogues prennent le dessus sur le reste
En dehors du côté Visual Novel (très présent dans le jeu, ne l’oubliez surtout pas), il y a la partie Dungeon-RPG. Celle-ci prend place dans les fameux Dusk Circles : accompagné d’une fille de votre choix et des Star Children que vous avez engendrés, vous explorez les lieux infestés de démons, les terrassez et à la fin, un boss vous attend, dernier rempart contre la fermeture du Dusk Circle. La partie exploration est plutôt ennuyante à cause de divers facteurs : déjà, les décors, assez fades et trop souvent similaires, donnant l’impression de refaire les mêmes niveaux encore et encore. Ensuite, le level design n’est guère passionnant, chaque zone étant un couloir ou une salle plus ou moins gros et beaucoup de chemins mènent à… des cul-de-sac, à moins d’être un fada de l’exploration de couloirs, c’est tout sauf amusant, surtout que les objets à prendre ici et là ne récompensent guère le joueurs (c’est surtout des potions et d’autres utiles temporairement lors des combats). Parlons-en, justement, des combats : la particularité de ceux-ci, c’est de proposer un système de position. Lorsque vous attaquez un ennemi, vous avez la possibilité du côté de votre choix, ce qui permet d’attaquer son point faible (bien mis en évidence par une flèche rouge). Dans la théorie, c’est une bonne idée mais dans la pratique, ça ne change pas grand chose ludiquement parlant, le point faible de chaque ennemi étant directement indiqué au joueur. De plus, une bonne partie des combats sont très faciles si vous faites bien toutes les rencontres dans les donjons, il suffit souvent d’attaquer bêtement, soigner ses personnages de temps en temps et hop c’est réglé, seuls les boss et les ennemis vers la fin du jeu proposent un minimum de challenge où il faut savoir bien gérer les attaques, coups spéciaux, magie, etc. Heureusement, pour ceux qui veulent davantage se concentrer sur l’aspect Visual Novel du jeu, une fonction auto-battle est présente et comme celle-ci vous fait souvent gagner… Bref, le côté Dungeon-RPG est loin de faire le charme de ce jeu, dans le genre il y a bien mieux ailleurs alors si vous voulez un jeu du genre efficace, Conception II : Children of the Seven Stars n’est pas le meilleur choix, surtout que le bougre possède tout de même une durée de vie d’une trentaine d’heures à peu près. Enfin, terminons avec l’enrobage visuel et sonore : du côté des graphismes, les personnages sont bien dessinés et ont droit à des modèles 3D acceptables (surtout lors des discussions avec les filles), même sur 3DS (version testée, d’ailleurs, autant vous le dire avant d’oublier : sur 3DS, le jeu n’est sorti que sur l’eShop !), les décors en 2D, ceux des dialogues, sont plutôt jolis tandis que ceux en 3D sont assez basiques et ne sont pas toujours de très bon goût, voire rarement. L’effet 3D, lui, vous pouvez l’oublier, tant il est basique et présent seulement dans les phases Dungeon-RPG et lors des dialogues avec celles qui donnent naissance aux Star Children. Quant au son, là encore ce n’est guère réjouissant : les musiques oscillent entre l’acceptable et le mauvais en dehors des combats et si les voix anglaises ne sont pas toutes à jeter, la présence du doublage japonais aurait été appréciable. Conception II : Children of the Seven Stars n’est pas un mauvais jeu, loin de là mais il ne brille guère pour ses combats et son aspect Visual Novel a de quoi rebuter les joueurs qui n’apprécient pas cela, surtout ceux qui n’apprécient pas la particularité des dialogues « sexy » japonais et le côté sim trop prononcé. Surtout conseillé à ceux qui sont en grand manque de Visual Novels et/ou de RPG sur cette chère 3DS.