Si comme le dit le dicton « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », on peut légitimement en conclure « qu’un succès commercial et critique implique une réédition ». C’est en tout cas ce que l’on peut constater avec le retour de Batman : Arkham City, qui s’est offert une version Game Of The Year. Si la qualité de la production de Rocksteady n’est plus à démontrer, une question semble malgré tout demeurer en suspens : quel intérêt peut comporter une nouvelle édition du soft ?
Indépendamment du fait que le jeu se soit montré à la hauteur des espérances que l’on portait en lui, il faut en effet s’interroger sur la pertinence de la galette. Un come-back intelligent ou inutile?
Autant de questions qui trouveront une réponse un peu plus bas!
Test de Batman Arkham City – Game Of The Year Edition sur PlayStation 3
Pour la Game Of Year Edition, l’homme chauve sourit
Bon d’accord, une telle entrée en matière avec un jeu de mot franchement pas terrible, ça ne vend pas de rêve. Pourtant, avec Batman ; Arkham City – Game Of Year Edition, le contenu est là. En effet, en plus du jeu original, la galette comprend tous les DLC et bonus parus à ce jour depuis la sortie du jeu. On retrouvera donc, en plus des différents costumes alternatifs du héros et des packs challenge permettant d’incarner Catwomen, Robin ou Nightwing dans une foule de défis, le chapitre intitulé « La revanche d’Harley Queen ». Bien que ce contenu ne soit pas inédit, il est malgré tout plus que nécessaire de préciser qu’il permettra à lui seul de rallonger d’au moins deux bonnes heures la campagne solo initiale. Ainsi, les joueurs pourront incarner Robin et Batman en alternance, dans un scénario où le chevalier noir est fait prisonnier par la très instable Harley Quinn, devenue veuve du Jocker. Regrouper le jeu ainsi que tous les contenus additionnels justifie donc de ce point de vue l’existence de cette réédition. Car même si aucune aventure inédite ne nous est proposée, Batman – GOTY Edition permet de replonger avec un plaisir sans limite dans le scénario d’Arkham City.
Le premier constat est donc plutôt positif. Cette édition nous permet en effet de (re)découvrir l’univers particulièrement riche du « soft ». Pour les non-initiés au scénario, un petit rappel de circonstance s’impose. L’histoire du jeu s’articule autour des différents personnages issus du monde de l’homme chauve-souris. Enfermé parmi les pires criminels de la ville de Gotham City dans une prison ultra-sécurisée aux proportions démesurées (la fameuse Arkham City), Batman se retrouve à lutter corps et âme pour venir à bout d’une gigantesque machination orchestrée par le machiavélique Hugo Strange. Concrètement, Batman Arkham City se montre toujours aussi jouissif à prendre en main, et c’est avec une joie indéniable que l’on rencontrera à nouveau les différents alliés ou adversaires du Dark Night : le Jocker, Double-Face, Harley Quinn ou encore le Pingouin pour les méchants ; Robin, Catwomen, Oracle ou le commissaire Gordon du côté des gentils. Fort du succès rencontré par le « soft » et de sa qualité, l’édition Game Of The Year d’Arkham City pourrait ainsi justifier son existence par le simple fait d’en contenir la « substantifique moelle »! Mais comme on dit, « lorsqu’on aime on ne compte pas ». Aussi, il serait plutôt réducteur de ne voir dans cette réédition spéciale qu’un simple regain économique pour l’éditeur du jeu.
Plaisir de jouer ne dure qu’un moment mais…
Joie de rejouer dure toute une vie! Sur ces belles paroles subtilement modifiées et empruntées à une chanson du XVIIIe siècle (comme quoi tout est possible dans le jeu vidéo!), il convient de se rendre à une certaine évidence. En effet, si les possesseurs de la première édition n’auront que peu d’intérêt à faire l’acquisition de cette édition spéciale, il n’en demeure pas moins que ceux qui ont réellement accroché à Batman : Arkham City ont une occasion unique d’obtenir tout le contenu du jeu en une seule fois. Certes, avec cette édition Game Of The Year il s’agit bel et bien, au passage, de relancer les ventes. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que le contenu de la galette est exceptionnel. Durant les longues heures immersives dans l’environnement incroyablement sombre de la prison d’Arkham City, les joueurs goûteront pour la première fois ou non à un déluge de créativité. Le système de combat au corps à corps provoque encore et toujours le ravissement et, l’utilisation des gadgets high tech tels que la Bat-Griffe ou la Tyrolienne sont autant de raisons pour lesquelles la rejouabilité du titre s’avère bien réelle. D’autant que les différentes cartes challenge permettant d’incarner Robin ou Nightwing offrent de bonnes perspectives à ceux qui n’auraient pas fait l’acquisition des différents DLC!
Toutefois, arrivé à ce stade où les points positifs fleurissent, il ne faudrait tout de même pas oublier certaines choses. Tout d’abord, Batman : Arkham City- Game Of The Year Edition n’offre rien de nouveau. Les différents bonus sont en effet directement issus des DLC qui on jalonné la sortie première du « soft ». Aussi, bien qu’elle distille un certain parfum de prestige, cette édition ne vaut que par les qualités que l’on veut bien lui attribuer : certes, Arkham City est un petit bijou vidéoludique, mais le voir revenir sur le devant de la scène ne réjouira pleinement que les plus passionnés ainsi que ceux qui ont loupé son arrivée l’année dernière. Bien entendu, la réédition du titre n’est absolument pas une mauvaise nouvelle, bien au contraire! Simplement, il est obligatoire d’en nuancer la portée. Que ce soit pour saluer la qualité du titre, en lui attribuant une version « jeu de l’année », ou pour contenter tous les fans du Chevalier Noir sur consoles et PC, la raison d’un come-back doit être prise en compte. Une édition pour rendre hommage au jeu ? Pour satisfaire les joueurs? Pour relancer la machine économique? Au fond, la réponse pourrait bien être assez simple et tenir sur une phrase très courte, innocente même, par ce qu’elle a de plus naturel :
Les trois mon capitaine !
Eh oui! Pas besoin de se creuser la tête, de s’échiner à chercher le pourquoi du comment, Batman est de retour et tout le monde s’en réjouit. Près d’un an après sa sortie première, le « soft » nous revient avec une édition qui pourrait pourtant en agacer quelques-un. En effet, à quoi bon s’offrir toute une série de DLC si la Game Of The Year Edition les inclut tous? Le prestige voilà tout! Qu’importe au fond que l’enjeu soit également économique, car avec cette seconde fournée, la création de Rocksteady fait à nouveau mouche. Ceux qui n’ont pas encore essayé le jeu ont une chance unique de combler leur retard, les autres ne verront certainement aucun inconvénient à se tourner vers une version destinée à saluer la réussite et la qualité d’un divertissement qui a fait l’unanimité!
En un mot, Batman : Arkham City revient, et manifestement son potentiel de séduction est indemne!