Pour Jack Tretton, le boss de Sony aux USA, le blocage des jeux-vidéo visant à interdire leur revente sur le marché de l’occasion est une pratique anti-commerciale.
Ces propos n’émanent par de Jack Tretton en personne mais ont été rapporté par le célèbre analyste Michael Pachter lors du dernier débat de l’émission Bonus Round diffusée sur gametrailers.com. Le jeu-vidéo d’occasion est au centre de nombreuses polémiques et fait couler beaucoup d’encre virtuelle depuis l’annonce d’une nouvelle génération de console : on les suppose munies d’une technologie de blocage interdisant la revente ou la cession des produits vidéo-ludique. Cette technologie qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur le marché, sur les intermédiaires comme les magasins spécialisés, et sur les consommateurs.
Les déclarations de Jack Tretton ne sont que l’expression de son avis personnel sur cette épineuse question, et ne permettent pas de déterminer s’il est partagé par la maison-mère. La tendance actuelle montre tout de même quelques signes avant-coureurs d’une généralisation du blocage des jeux : pass online, enregistrement des produits, entre autres restrictions. Applaudies par certains développeurs, ces moyens de contrôle d’utilisation des produits ne gagne cependant pas les faveurs des consommateurs, qui y voient au-delà du bouleversement de leurs habitudes, la réduction drastique de leur budget.
Plusieurs études menées récemment démontrent que la revente des jeux-vidéo est un moteur dans le processus d’achat. Les plus gros revendeurs sont aussi les plus gros consommateurs et par voie de conséquence les plus gros acheteurs. Interdire la revente des jeux impliquera fatalement une prise de risque supplémentaire pour les joueurs, déjà réticents à lâcher leurs euros. Un pari risqué pour les développeurs qui devront probablement faire face à la sanction des consommateurs : recrudescence de la contrefaçon et du piratage, fin de l’achat spontané au profit de l’achat raisonné, rétention des ventes. Sans oublier que juridiquement parlant, on nage encore en plein flou artistique. Le fait qu’une licence ne soit accessible à l’utilisateur qu’après achat, sans possibilité de retour, est assimilé à de la vente forcée selon la loi applicable en France.
Dans tous les cas, la mise en place d’une telle stratégie ne vaudra que si elle est partagée par tous les constructeurs. Une console anti-occasion face à une autre, qui permettrait l’échange ou la revente des jeux, n’aura que très peu de chance de convaincre. Les prochains mois s’annoncent déterminants pour l’avenir du marché jeu-vidéo qui ne sait pas encore très bien s’il doit se considérer en tant qu’art, et donc protéger ses droits d’auteurs et de diffusion, ou en tant qu’industrie classique et favoriser le cercle vertueux de la consommation.
Source : Computer And Video Games