Test de Yoshi’s New Island [3DS]

Il est vert, il est pas grand, il est mignon (malgré un gros nez) et porte des chaussures demandées : ne cherchez pas plus loin, il s’agit de Yoshi ! À l’origine simple acolyte de ce cher plombier Mario, Yoshi a gagné en succès au fil des années, jusqu’à obtenir sa propre série. Cette année, c’est sur 3DS qu’il effectue un retour après quelques années d’absence suite à ses aventures sur DS. Le nom de sa nouvelle odyssée ? Yoshi’s New Island, un titre qui rappelle le « renouveau » auquel a eu droit la série Super Mario Bros. avec les New Super Mario Bros., le « New » ici est-il justifié ou masque-t-il un manque d’inspiration chez Nintendo ? Eh bien vous allez voir dans le test qui suit qu’on a un peu des deux…

Test de Yoshi’s New Island sur Nintendo 3DS

Yoshiii !

Ceux qui ont joué aux précédents Yoshi’s Island ne seront nullement dépaysés avec Yoshi’s New Island et ce dès la cartouche insérée dans la 3DS, les menus, l’interface, la musique… Tout renvoie à l’univers du mystérieux animal de Nintendo ! Cela concerne également l’histoire : une cigogne apporte Bébé Mario et Bébé Luigi à leurs parents (que c’est beau de voir qu’il y a encore des jeux vidéo montrant ce genre de chose), se trompe de destinataires (c’est un peu comme si la poste vous livrait des factures qui ne seraient pas à votre nom) et en cours de route, le pauvre Bébé Luigi, toujours aussi poisseux, se fait kidnapper et Bébé Mario atterrit sur l’Île des Yoshi. Une fois de plus, on constate que le gang de Bowser a de sérieux problèmes : ça kidnappe des princesses, des bébés et ce depuis plus de 20 ans sans qu’on en sache les raisons ! Bref, ne pouvant vivre sans son cher frère, Bébé Mario décide de fièrement porter sa couche-culotte et de partir à l’aventure, ce qui touche les Yoshi qui l’ont découvert, ils se décident alors de l’aider dans sa périlleuse quête. Un air de déjà-vu, non ? Qu’importe, le scénario n’a jamais été reluisant dans la série et ici, ça ne sert que de prétexte pour parcourir quelques niveaux. C’est bon, vous êtes prêts à découvrir de plus près le gameplay du jeu maintenant que vous connaissez les grandes lignes de l’histoire ? Alors c’est parti !

Une histoire d’œufs et de transformations

Ce que l’on recherche principalement dans un jeu Nintendo, c’est la qualité du gameplay et du level design qui font la fierté du géant japonais. Qu’en est-il dans Yoshi’s New Island ? Suspense, suspense… Tout d’abord, en ce qui concerne le gameplay, vous pouvez commencer à souffler, il est pratiquement impeccable ! Même si c’est un nouveau développeur qui s’est chargé du soft, Arzest (qui a principalement travaillé sur… Wii Play : Motion, pas du tout la même chose quoi), tout ce qui fait le charme de la jouabilité des Yoshi’s Island est bel et bien présent. La touche A sert à sauter, on « plane » en maintenant cette même touche (ce qui fait pousser par l’occasion un petit cri à Yoshi qui aurait parfaitement sa place dans un certain genre de films pour adultes), on tire la grande langue de Yoshi avec B afin de pouvoir avaler les ennemis (ça se passe de commentaire), une fois que c’est fait, on pond un œuf en s’abaissant et pour le lancer, on appuie sur la touche X et ensuite, une fois que le viseur est placé là où vous le souhaitait, il suffit d’appuyer à nouveau sur X et le tour est joué. Évidemment, il y a encore la perte de Bébé Mario : si l’on se fait toucher, on ne prend aucun dégât mais Bébé Mario s’envole dans une bulle et pleure comme pas deux, il faut alors le récupérer dans le temps imparti sous peine de perdre une vie et de saigner des oreilles. Tout cela concerne la partie classique de la série car, nouvel opus oblige, il y a quelques nouveautés dans le gameplay ! Première grosse (c’est peu cas de le dire) innovation : les œufs géants, il y en a deux types. Le premier, c’est l’œuf classique mais en bien plus gros, qu’on obtient principalement en avalant un ennemi géant. Il fonctionne de la même façon qu’un œuf normal sauf que lui, il défonce tout sur son passage et vous permet d’obtenir des vies. Plutôt sympa non ? L’autre, c’est un œuf métallique qu’on ne peut que faire rouler sur le sol pour détruire ce qui vous bloque le chemin et il est utile pour aller sous l’eau. Ça et les autres possibilités citées plus haut fonctionnent à merveille et il est fort plaisant de diriger Yoshi. Ensuite, il y a les transformations qui sortent un peu de nulle part mais qu’importe, nous sommes dans un jeu gentil et mignon, la logique n’a pas sa place ici. En franchissant certains portails, l’ami Yoshi se transforme en différents objets (luge, chariot, etc.) et traverse des passages bonus à temps limités. Cela apporte un peu de fraîcheur à la série et permet de varier les plaisirs. Cependant, ces petits niveaux ne risquent pas de plaire à tous car ils utilisent obligatoirement… la fonction gyroscopique de la 3DS, ! Heureusement, le tout est bien calibré et vous ne devriez pas vous en plaindre, à moins de vraiment détester bouger votre console pour jouer. En ce qui concerne le gameplay, Yoshi’s New Island ne nous déçoit aucunement mais (il y en a toujours un malheureusement) qu’en est-il du reste ?

Une pondaison qui manque de qualité

On dit souvent qu’il suffit d’un bon gameplay pour que le jeu soit bon, mais bien souvent on oublie parfois qu’il y a bien d’autres facteurs qui entrent en compte, notamment le level design. Ici, malheureusement, on sent le changement de développeur. En effet, Arzest a un peu trop respecté les codes de la série et n’a guère innové, en plus d’avoir plusieurs niveaux construits d’une manière similaire, le tout manque de folie et en dehors de quelques levels, la difficulté est quasi absente. On vous offre beaucoup de vies mais c’est à se demander pourquoi, tant le nombre de morts est peu élevé. Peu de pièges mortels, des ennemis qui manquent de punch, des passages de plates-formes fort faciles, on voit que le jeu est surtout destiné aux enfants, ce qui fait que le soft se plie assez rapidement vu qu’il n’y a que six mondes avec huit niveaux à chaque fois. Nous, on a mis moins de dix heures pour boucler l’aventure mais attention, ça c’est sans viser le 100% ! Là est la véritable difficulté du titre, pour collecter toutes les pièges rouges, fleurs et étoiles, il faut regarder partout, être partout et éviter de perdre Bébé Mario plusieurs fois à chaque niveau. Cela prend bien plus de temps et offre donc une bonne rejouabilité au soft, pour peu qu’on aime la collecte et nous savons que ce n’est pas le cas de tous les joueurs, loin s’en faut. Gare à vous donc si vous recherchez surtout de la difficulté, de la variété et de l’exhaustivité. Pour cela, il vous faut davantage vous pencher vers Donkey Kong Country Returns 3D ou, dans une moindre mesure, New Super Mario Bros. 2. En ce qui concerne les graphismes, si la 2D totale disparaît au profit de certains personnages et objets en 3D, le tout reste un régal pour les yeux : le style pastel fait une fois de plus mouche, notamment avec certains fonds de décor qui donnent l’impression d’avoir en face de nous des peintures vivantes, impression renforcée par l’effet 3D qui fait bien ressortir ce qu’il faut comme il le faut. Dommage cependant que pas mal de niveaux se ressemblent. Aussi, chose étonnante pour un jeu Nintendo, la bande-son déçoit un peu avec beaucoup de musiques qui sont en fait des remixs d’un thème qui n’est déjà pas très marquant à la base; c’est loin d’être désagréable à écouter mais on aurait aimé davantage de morceaux inédits et surtout des musiques vraiment entraînantes. Heureusement, les bruitages restent de qualité même si là encore ça reste dans du classique. Classique, voilà le mot qui qualifie le plus ce Yoshi’s New Island : on sent la bonne intention des développeurs avec quelques idées originales, mais le soft manque de singularité. Avec davantage de niveaux vraiment inédits et un level design de meilleure qualité, le jeu aurait pu faire partie de la cour des grands sur 3DS. En l’état actuel, c’est tout de même un bon petit titre grâce à ses graphismes exquis et un gameplay calibré au poil. On le conseille surtout aux enfants qui vont l’adorer à tous les coups !