Dernier rejeton de la franchise Risen, développée par les allemands de Piranha Bytes, Risen 3: Titan Lords nous plonge dans un monde abandonné par ses dieux et marqué par les attaques des Titans. Quant à vous, votre propre âme vous a été arrachée et erre maintenant dans les limbes. Il sera ardu de la récupérer, tant les ténèbres envahissent un monde affaibli où l’humanité peine à lutter.
Test de Risen 3: Titan Lords sur PC
Risen peine à s’élever
Commençons par le plus mauvais côté de Risen 3: Titan Lords : sa réalisation. En effet, alors que les environnements visités bénéficient d’une direction artistique plutôt réussie, les modélisations des personnages, objets ou parties du paysage se révèlent excessivement grossières. Il en est de même pour les animations, vieillottes, qui rendent les dialogues ou les cinématiques presque ridicules. Si on était en 2007, Risen 3 serait un jeu techniquement réussi, mais 7 ans plus tard, il est tout juste correct. Quant au système de combat, s’il a été revu par rapport à Risen 2: Dark Waters, il reste assez rigide même s’il ne m’a pas été désagréable. On peut enchaîner trois coups faibles, utiliser un coup fort pour briser une parade, parer ou esquiver. Si, sur le papier, cela parait plutôt simple, les premiers combats seront plutôt ardus, encore plus si les ennemis sont en surnombre. Une attaque à distance est aussi disponible, mais la probabilité de toucher dépend de votre compétence à distance, oubliez-la si vous ne souhaitez pas jouer ainsi. Un compagnon sera avec vous pendant toute la durée de votre voyage si vous le souhaitez, rendant ces combats bien plus aisés pour peu que les ennemis soient en surnombre. Arrive ensuite une interface assez lourde. Si elle ne posera pas de problème sur PC, elle sera bien plus ennuyeuse à appréhender sur console, tant l’inventaire devient vite rempli de toute sorte d’objets et tant le journal de quêtes se retrouve encombré de nombreux objectifs. Enfin, vient le scénario assez bateau. Il n’est pas désagréable à suivre, mais reste prévisible jusqu’au bout, même si trois fins sont à notre disposition (bonne, neutre, mauvaise). Détail plutôt drôle, alors que certains combats auraient pu être spectaculaires (oui je pense à vous, batailles navales), le moteur du jeu les rend presque ridicules. Dommage.
Il a pourtant des arguments
Passé le retour en arrière technique, Risen 3: Titan Lords se révèle être un jeu dont l’écriture est la principale qualité. La grande majorité des quêtes, des plus importantes aux plus anodines bénéficient d’une écriture réussie. On se sent ainsi vite impliqué dans l’évolution des îles visitées et de l’avenir de leurs habitants. Par ailleurs, chacune des civilisations que nous rencontrons (mages, inquisition, chasseurs de démons, sorciers vaudous) ont leurs propres traditions, dialogues, quêtes etc. Notre héros peut, à terme, rejoindre une de ces factions afin d’accéder à leurs pouvoirs. Dès lors, notre personnage devient bien plus puissant et peut apprendre de nombreux sorts, du simple lancer de boules de feu à la nécromancie, qui facilitent grandement les combats. Le système de progression quant à lui est assez particulier. Pour chaque action accomplie, tuer un monstre ou remplir une quête, on gagne un certain nombre de points de gloire qui permettent de renforcer les statistiques du personnage. A vous de choisir si vous souhaitez vous spécialiser dans les armes à feu, l’épée ou encore la magie. Si vos statistiques sont suffisamment élevées, vous pourrez ensuite apprendre de nouvelles techniques ou simplement les améliorer auprès de professeurs disséminés un peu partout dans le jeu. Leurs cours ne seront évidemment pas gratuits. La fin du jeu est également conditionnée par un système d’âme qui varie en fonction de vos actions. Si celui-ci aurait mérité un peu plus de profondeur, il nous laisse la possibilité de choisir entre le monde des démons et celui des humains. Vous l’aurez deviné, chaque « mauvaise » action vous rapprochera des limbes alors que chaque « bonne » action vous rapprochera de celui des humains. On aurait aimé un peu plus de nuance, sachant qu’il suffit d’être conciliant et d’éviter de tuer n’importe qui pour avoir une bonne fin. A propos de la bande-son, il s’agit indéniablement d’un des points fort du jeu. Elle accompagne parfaitement la trentaine d’heures de jeu et l’exploration des environnements. Mention spéciale à la musique du menu tout simplement grandiose.
De bonnes idées mal exploitées
Le système de gloire que j’ai précédemment évoqué est certainement l’une des meilleurs idées du jeu. A la place du grind habituel, Risen 3 nous offre la possibilité de monter en puissance plutôt vite simplement en explorant et en remplissant des quêtes qu’on choisit au hasard. Ceci est rendu possible par la nature insulaire du monde qu’on visite. Chaque île possède un grand nombre de quêtes (pour un grand nombre d’heures de jeu) qui ne sont pas bloquées par une quelconque notion de progression. Cependant, le fait qu’on visite uniquement des îles aurait été une excellente raison de nous proposer un bestiaire très diversifié, ce qui aurait rendu les affrontements bien plus intéressants. Mais non, on finit par enchaîner les combats contre des crabes géants, araignées des forêts, varans ou encore charognards. C’est assez décevant, sachant que les développeurs ont inclut un « peuple » différent sur chaque île, il aurait été logique que ce soit le même cas à propos du bestiaire. Notre héros possède également une capacité qui permet de passer en « vision astrale ». Celle-ci permet, une fois les compétences nécessaires apprises, de repérer objets, monstres, armes, etc. disséminées un peu partout dans les niveaux. Toutefois, elle n’est jamais indispensable et n’est jamais utilisée dans une quête. J’ai même oublié son existence pendant une bonne partie du jeu. Enfin, j’ai parlé un peu plus tôt de batailles navales. Malgré le fait qu’elles soient mal rendues, elles offrent de nouveaux théâtres de combats plutôt agréables. On aura même l’occasion de poursuivre un monstre marin pour l’abattre. Mais il y a encore un mais, on a le droit à seulement à deux batailles navales et une chasse, qui ne sont même pas éparpillées dans l’aventure. Les trois quêtes vont quasiment se succéder, alors qu’elles apportaient une diversité bienvenue.
Conclusion Risen 3: Titan Lords
On aimera ou on détestera Risen 3: Titan Lords. Si on arrive à pardonner les errances des développeurs, et à s’habituer aux graphismes d’un autre âge, on plonge rapidement dans l’univers du jeu, tant les quêtes sont bien écrites, la montée en puissance du personnage est intéressante et les îles sont agréables à découvrir. Risen 3: Titan Lords a des qualités, mais également des défauts qui peuvent les faire oublier. Peut-être que pour 50€, le titre ne vaut pas le coup, mais dès que le prix baissera un peu, il s’agira d’un jeu à conseiller à tout amateur de RPG occidentaux.