Attendu pour ainsi dire comme le messie sur Nintendo 3DS, Kingdom Hearts 3D : Dream Drop Distance est enfin disponible pour la plus grande joie des amateurs de RPG et de Disney. Riche en promesses, ce titre de Square Enix pourrait apporter aux possesseurs de 3DS la référence ultime dans le domaine, grâce à une aventure portable pour la première fois en 3D. Place à notre test de Kingdom Hearts 3D : Dream Drop Distance.
Test de Kingdom Hearts 3D : Dream Drop Distance sur 3DS
L’histoire…
Sora et Riku repartent à l’entraînement afin de passer l’examen du Symbole de Maîtrise nécessaire dans l’optique d’affronter et de vaincre Xehanort, dont le retour n’est qu’une question de temps. L’objectif pour les deux compères, devenir maîtres de la Keyblade et délivrer les sept monde endormis afin d’obtenir l’aide indispensable pour anéantir Xehanort. Pour mener cette quête à bien, il leur faudra s’endormir, dans le but de pénétrer dans un monde des rêves infesté d’avale-rêves…Après quoi, les deux héros se verront séparés histoire de remplir leurs objectifs respectifs en parallèle. Car dans Kingdom Hearts 3D, le scénario propose aux joueurs d’alterner régulièrement entre Sora et Riku.
Une réalisation plutôt flatteuse
D’emblée, l’on apprécie les somptueuses séquences cinématiques, particulièrement mises en valeur par le rendu de 3D des plus saisissants. Une 3D toutefois moins convaincantes pendant l’avancée dans le jeu, en raison des mouvements de caméras fréquents ayant tendance à flouter l’écran. Appréciable en revanche, le retour fait sur les précédents opus pendant l’ouverture du jeu, dans le but de permettre aux néophytes de comprendre l’histoire dans son ensemble. Une fois lancés dans l’aventure, les connaisseurs de la série ne seront pas dépaysés, le rendu des menus étant pour ainsi dire identique à celui connu dans les autres épisodes de Kingdom Hearts. A noter également, la grande qualité des musiques, notamment durant les séquences cinématiques. Pas de doute, nous sommes bien dans un Kingdom Hearts 3D et l’excellente ambiance sonore propre à la série est ici parfaitement au rendez-vous.
Pas mal de nouveautés au chapitre gameplay
Mais c’est principalement en termes de gameplay que de véritables nouveautés sont à remarquer. Car si les avale-rêves demeurent assez similaires à ceux connus précédemment dans leurs versions maléfique, ces derniers apportent pas mal d’avantage aux héros lorsqu’ils se joignent à lui. Il est ainsi possible de cumuler jusqu’à trois créatures simultanément, sachant que deux d’entre elles pourront combattre aux côté de notre guerrier, pendant que la troisième patientera. Une fois « customisés » en utilisant les recettes acquises ou en optant pour des mélanges plus personnels, les avale-rêves permettent aussi de gagner des compétences. A noter que des créatures spéciales peuvent être acquises par la suite grâce aux cartes de réalité augmentée.
Autre originalité, une phase de jeu façon Nintendogs qui donne le loisir de bichonner ses avale-rêves en leur donnant des caresses mais aussi en les nourrissant afin de les recharger en points de vie ou de gagner des points de fusion de compétences. On regrettera toutefois l’aspect un peu trop simpliste de ces phases de jeu, de même que le rendu graphique, pas optimal durant ces séquences.
Et puisque nous évoquons le système de fusions, sachez qu’une jauge en rapport permet, une fois remplie, de faire fusionner le héros avec deux de ses avale-rêves afin de disposer d’un combattant plus efficace. Sora y gagnera ainsi au passage les compétences de ses compagnons, tandis que Riku absorbera leur force pour entrer dans un état de transe lui offrant un bonus de vitesse et de de force. Une fois la fusion activée (écran tactile ou touches L+R), les attaques dévastatrices engendrées permettent de nettoyer la zone assez rapidement…
Autre élément de gameplay introduit dans cet opus, le mode fluidité. Par ce biais-là, Riku et Sora peuvent se déplacer à la vitesse de l’éclair en faisant usage des corniches et autres barrières disséminées dans les niveaux ou, encore, en se propulsant dans les airs grâce aux murs. Une capacité limitée en temps et à utiliser en conséquence avec parcimonie. Par ailleurs, ce pouvoir donne aussi accès à des combos « grande vitesse » particulièrement dévastateurs et différents selon l’action en cours (saut, glissade, etc…).
Malheureusement, ces phases de jeu ont tendance à semer la confusion, sans doute en raison du manque de suivi des caméras, les héros se déplaçant un peu trop vite pour laisser le temps au joueur de réagir correctement. Du coup, on a tendance à passer son temps à marteler le bouton A pour atteindre les ennemis. Heureusement, le système de verrouillage automatique permet d’obtenir un minimum d’efficacité. Cependant, le fait de pouvoir en disposer de manière infinie de cette action aura tendance à donner un avantage très important durant les affrontements, ce qui oblige quasiment le joueur à en faire usage systématiquement, malgré le manque de maîtrise occasionné. Dommage…
Toujours au chapitre des nouveautés, un mode altération du réel fait également son apparition. Ce dernier permet d’interagir avec certains éléments du décor en faisant une rapide manip sur l’écran tactile de la 3DS. Cela permet de projeter des objets sur les ennemis, mais aussi d’accéder à des zones inaccessibles en temps normal. Sympa, mais pas fondamentalement indispensable…
Revenons enfin sur le principe d’alternance des deux héros, qui se fait de manière automatique une fois que le temps imparti est écoulé. Il est cependant possible de régler ce paramètre temps manuellement mais de manière limitée. De plus, les points gagnés par exemple avec Sora peuvent très bien être utilisés au bénéfice de Riku et vice versa, sachant que certaines actions remplies dans une quête pourront avoir des conséquences dans celle du second personnage.
Du très bon et du moins bon mais quelle originalité !
Au final, Kingdom Hearts 3D : Dream Drop Distance réussit, sans apporter de réel + à l’histoire de la série, à proposer aux joueurs une aventure originale dans les mondes endormis, avec des « avale-rêves » ayant pris la place des traditionnels « sans-cœurs ». Mention spéciale pour les nouveautés introduites côté gameplay, bien que certains éléments, comme le « Nintendogs-like » ou le mode « fluidité » ne parviennent pas à convaincre totalement. Ce dernier a même tendance à rendre les combats un peu trop basiques, la haute vitesse générée privant par ailleurs le joueur des graphismes pourtant sublimes. D’ailleurs, techniquement, Kingdom Hearts 3D assure un max, non seulement grâce à la beauté des environnements, mais aussi par le biais de son excellente bande sonore et de la qualité remarquable des cinématiques, notamment en 3D.
Le mode fusion apporte aussi sa pierre à l’édifice, avec des combos hallucinants ayant le mérite de divertir qualitativement, histoire de dynamiser les périodes de combats. Une réussite ! D’une manière générale, congratulons les développeurs et leur volonté de faire quelque chose de vraiment différent avec cette version 3DS de Kingdom Hearts, comparable à aucune autre. Cette profusion de nouveautés s’avère parfois très appréciable et d’autre fois moins plaisante, mais soulignons cette prise de risque finalement bénéfique de manière générale, bien que l’alternance entre les deux aventures de Sora et Riku ait parfois tendance à perdre le joueur entre les deux trames. C’est donc avec une pointe de déception que nous concluons ce test, malgré les qualités bien réelles de ce soft, de toute façon incontournable pour tout fan de Kingdom Hearts ou de RPG se respectant.