Les assassinats pour l’agent 47, c’est un peu ce que Lindt est au chocolat, à savoir « la passion des maîtres chocolatiers suisses ». En cette période de fêtes, où la joie et la bonne humeur ne vont cesser de croître sous le sapin – ce pour le plus grand bonheur de nos chères têtes blondes et certes, des enfants un peu plus grands – Hitman Absolution arrive donc sur le marché du jeu vidéo. Le moins que l’on puisse dire d’ailleurs, c’est qu’un peu de finesse dans ce monde vidéoludique de brute ne fait pas de mal. Cet épisode, qui marque le retour du chauve assassin, sera-t-il à la hauteur de ces prédécesseurs ?
Le bourreau de ces âmes a en tout cas de quoi se montrer franchement convainquant… la preuve un peu plus bas !
Test de Hitman Absolution sur PlayStation 3
Hit(man) parade
Sur les bases d’un scénario plutôt solide, cet épisode offre l’occasion aux joueurs de découvrir une nouvelle facette du héros. Bien sûr, 47 ne devient pour autant pas un enfant de chœur, cependant un aspect de son humanité transparaît très rapidement. En effet, la cinématique d’introduction nous plonge d’emblée dans le bain. Digne d’une pièce tragique de Jean Racine (enfin, c’est pas tout à fait pareil non plus), dans laquelle les personnages sont broyés par le destin et la fatalité, Hitman Absolution entraîne le joueur dans une première mission/didacticiel où il est chargé d’éliminer Diana Burnwood, l’une de ses plus proches collaboratrices, passée dans le camps de l’ennemi. Toutefois, ce qui aurait du être une mission comme les autres laisse la place à une nouvelle intrigue. L’occasion de faire connaissance avec un 47 plus humain, qui joue même les gardes du corps… mais chut ! Un des points les plus importants à retenir concernant cette nouvelle histoire (sans la spoiler) est que le héros devra redoubler de vigilance pour parvenir à atteindre ses objectifs.
Désormais, l’agent 47 est en effet contraint de fuir non seulement la police, mais également l’Agence qui l’employait. Si le gameplay laisse clairement peu de place aux attaques de front, ce quelque soit le niveau de difficulté choisi parmi les quatre disponibles, cela ne veut pour autant pas signifier que la violence et le sang sont proscrits de ce nouvel épisode, bien au contraire. Ancré dans un univers toujours aussi sombre et cynique, Hitman Absolution fait la démonstration d’une belle maîtrise de la mise en scène. L’instabilité psychologique des opposants de 47 ferait d’ailleurs presque passer sa froideur et sa contenance pour une marque manifeste de grande sagesse ! Chaque cinématique introduit habilement un nouveau niveau. Or, c’est précisément là la force de cet opus. Incarner le tueur à gage est un vrai challenge. Certes, si l’on choisi le dernier degré de difficulté, il ne faut pas s’attendre à un miracle : rejouer plusieurs fois un niveau devient inévitable. Le mot infiltration, quoi qu’il en soit, prend tout son sens. Le retour des fameux déguisements est un des points les plus important de Hitman Absolution et, constitue toute la finesse du jeu.
Basic Instinct et le « game » plaît
Ce nouvel épisode introduit une nouvelle capacité de 47. En effet, le héros dispose désormais du précieux « instinct », un atout de taille qui lui permettra d’évoluer avec plus ou moins de discrétion au cours d’une mission. Régi par une jauge qui est restaurée ou non selon la difficulté choisie, l’instinct permet de voir à travers les murs et d’anticiper les déplacements des personnages. Pour ces deux premières capacités, pas de soucis à se faire, l’usage en est illimité. En revanche, là où Hitman Absolution se montre novateur, c’est en combinant l’instinct et les déguisements de l’assassin. En effet, l’agent aura tout au long de l’aventure la possibilité de changer de vêtements et de passer ainsi inaperçu. Sachez cependant que revêtir l’habit de policier ou de malfrat ne permettra nullement au héros d’évoluer à sa guise dans l’environnement! L’IA se montre ainsi plutôt fine, et le déguisement ne prendra jamais bien longtemps face à la classe dont vous prenez l’habit : hors de question donc de parader au milieu de ses ennemis. Bien sûr, certaines séquences nécessiterons que l’on se rapproche dangereusement de l’adversaire mais, pour cela, IO Interactive a tout prévu, puisqu’il sera possible de consumer sa jauge d’instinct pour se dissimuler un instant. D’où la nécessité de savoir éviter les gêneurs aux bons moments et de conserver un minimum d’instinct pour les passages délicats.
De façon générale, le « soft » n’encourage absolument pas les attaques directes, que ce soit au corps à corps (QTE) ou à l’arme à feu. Le sang des victimes est en effet rapidement repéré, même lorsque l’on prend le soin (impératif) de traîner et de cacher les cadavres dans un placard ou un coffre. Mieux vaut donc la jouer fine car les erreurs de parcours ne pardonnent pas! Côté fun, on peut toutefois remarquer un grand nombre d’objets à ramasser, qui pourront aussi bien servir à tuer de près ou de loin ( hache incendie, seringue, livre, etc.) qu’à distraire l’ennemi lorsqu’ils sont lancés sur le sol. L’agent 47 étant après tout un être exceptionnel et une fine gâchette, saluons au passage ce qui est surement sa capacité la plus impressionnant, le Tir réflexe. Grâce à cet atout de taille, le joueur pourra figer le temps en consommant sa jauge d’instinct et ainsi viser tous les ennemis présent dans son champ de vision. Une fois les adversaires verrouillés ou la jauge vide, la cinématique s’enclenchera, laissant tout le loisir d’admirer l’efficacité de l’assassin. Une petit plaisir, surtout si l’on tient compte du fait que la galette dispose d’ un niveau d’animation particulièrement fluide et que le visage du héros possède quant à lui, paradoxalement à son inexpressivité légendaire, un degré de modélisation particulièrement convainquant.
Violence discrète, efficacité du chauve
Hitman Absolution n’est clairement pas de retour pour nous jouer un mauvais tour, bien au contraire. Prenant, le soft de Square Enix possède de grandes qualités. Sa durée de vie, particulièrement solide en solo, est d’ailleurs rehaussée par le mode Contrats, qui permet aux joueurs du monde entier de personnaliser les missions en changeant la cible initiale. La chose apporte un peu de challenge pour ceux qui aiment les défis et le scoring. Graphiquement recherché, le jeu propose un univers riche et détaillé, qui sert parfaitement l’aventure et la rend immersive. L’aspect infiltration est en effet particulièrement soigné et devrait même parvenir à séduire les plus réfractaires à ce type de production. Charismatique au possible, 47 donne ainsi à voir un héros diablement classe que l’on aime accompagner dans sa froide besogne, non sans un plaisir coupable, il est vrai!
Pour plus d’information sur Hitman Absolution, rendez-vous sur le site officiel du jeu !