Après nous avoir maintes fois surpris avec Madworld ou même Bayonetta, le studio japonais PlatinumGames tente une échappée vers la folie furieuse. Anarchy Reigns entend s’imposer sur le marché du jeux de combat online. Reste à savoir si le contrat est rempli est si le soft parvient à se faire une place dans ce petit monde. Les studios nippons sont souvent à la traîne pour ce qui est de s’aligner avec les tendances vidéo-ludiques. On peut prendre l’exemple des jeux de combats, qui ont connu un âge d’or sur bornes d’arcades, qui ne sont aujourd’hui que des antiquités, « trop old school » pour les plus jeunes. Les plus vieux, eux, ont sûrement la larme à l’œil et les doigts qui s’agitent presque machinalement, à la lecture d’un possible retour des jeux de leur enfance. Sur le papier, Anarchy Reigns s’annonçait comme un retour de ces jeux bourrés de testostérone et dopés aux biscottos. La précision s’impose, car le résultat escompté n’est pas au rendez-vous.
Test de Anarchy Reigns sur PlayStation 3
Ça partait plutôt bien et puis…
Sur le papier, Anarchy Reigns s’annonce comme un retour au source du beat’em all, sous-genre des jeux de combats. Prenez une histoire simple, voir bateau, ajoutez-y des personnages sans profondeur mais avec un physique hors-normes et vous aurez déjà de quoi faire un bon beat’em all à l’ancienne. Pour le coup, Anarchy Reigns correspond exactement à cette élogieuse description, le problème étant que celle-ci était déjà ringarde il y a 20 ans. On se retrouve du coup avec des personnages manichéens au possible, ce qui fait que le monde est clairement séparé entre les méchant et les gentils, ce qui vous obligera à choisir votre camp. Les histoires prendront chacune un chemin plus ou moins différent, mais il s’agira d’abord de modifications du gameplay. D’un côté il y a Jack, sorte de voyou au cœur tendre mais à la carapace bourrée à la testostérone, dont le physique rappelle étrangement Marcus Phoenix de Gears of War. De l’autre nous avons Léo, archétype même du méchant : Injuste, vilain, brutal et Russe. Ah oui, pour Sega, un méchant se doit d’avoir de proches parents du côté des pays de l’est. Proches, car son accent à couper au couteau oblige le malheureux à en perdre son latin, avec des phrases à base de « Toi aussi vouloir trouver lui ? ». Oui, il vaut mieux en rire qu’en pleurer, car dans le deuxième cas, le doublage français entraînera obligatoirement un coupure du son dans les plus brefs délais de la part du joueur. Ou alors, vous choisissez de mettre les doublages japonais, vous n’y comprendrez rien, certes, mais avouez qu’entendre un personnages hurler avec des mots incompréhensibles, ça a son charme, surtout dans un jeu d’action. De toute façon, cela sera toujours mieux que la version française. Un dernier point sur le sujet, il faut savoir que les autres personnages principaux n’ont pas d’accent, bien évidemment, mais les textes sont simplement récités, sans conviction. N’hésitez donc pas à profiter de l’option laissée par Sega, pour le reste, suivez le guide. L’histoire – si l’on peut dire – se déroule dans un monde ou tout est assisté par les robots et où les hommes eux-mêmes possèdent des membres mécaniques. On n’en saura pas vraiment plus sur cet univers, car l’intrigue se situe au cœur d’une chasse à l’homme entre une police cybernétique, et des voyous. Après avoir choisi entre deux camps en début de partie, il vous suffira d’enchaîner les missions principales et secondaires. Cette routine ne dépasse pas la huitaine d’heures de jeu, et c’est tant mieux ! Non pas uniquement parce que l’histoire est terriblement banale et sans intensité, mais plutôt parce que l’intérêt de Anarchy Reigns réside dans son mode multijoueur. Ainsi, les hardcore gamers tout comme les joueurs lambda ne passeront certainement que peu de temps dans la partie solo.
Plus on est de fous…
La jouabilité est l’intérêt du jeu, car elle reste identique dans tous les modes. Il vous suffit de tirer parti des membres robotisés des personnages en attaquant avec des armes, ou en frappant simplement un peu partout autour de vous. Parade, combo, prise, tous les coups sont permis, bien qu’au final le tout ne se révèle pas très varié, comme le reste. En clair, vous êtes sur une carte, et plusieurs ennemis se jettent sur vous. Eux sont petits, faibles, et vous êtes grand, fort et puissant, ne cherchez pas plus loin. Il est parfois possible d’utiliser des véhicules, mais encore une fois cela reste anecdotique. Or, le contenu multi n’est pas accessoire, on peut même dire que c’est ici que le jeu prend son sens Avant toute chose, il n’est pas question de multijoueur en local. Sega pense peut-être que la bonne vieille époque des parties à plusieurs avec des pizzas et des sodas devant la télé est révolue. Vous devrez donc vous dirigez vers le online si vous désirez prolonger l’expérience. Évidemment, si vous avez le choix, prenez donc l’édition PS3 du jeu, sans quoi un abonnement Xbox Live sera nécessaire pour jouer chez Microsoft sans limite. Si vous accrochez au soft, de nombreuses parties sont à prévoir. De ce fait, le nombre de modes est satisfaisant, mais peu varié. Par exemple, le mode Battle Royal consiste à choisir parmi 16 joueurs et à se rendre dans une arène pour taper sur d’autres joueurs, à la manière d’une partie de catch. Si les parties sont endiablées, elles n’en sont pas moins très brouillonnes. En même temps, plusieurs joueurs qui se mettent des coups dans une arène, ça ne sentait déjà pas vraiment le design épuré. Et mine de rien, on aurait presque l’impression que cet aspect ajoute un côté bourrin au soft, comme si le fait que l’écran soit surchargé faisait partie du contrat. Au passage les plus chanceux pourront trouver dans leur boîtier un code pour débloquer Bayonetta en tant que personnage jouable, étant donné que le jeu original provient des mêmes développeurs. Enfin, pour le reste des modes, force est de constater qu’ils sont finalement plutôt semblables, sans réelles surprises. Du coup, on imagine que seuls les joueurs qui auront vraiment beaucoup accroché au gameplay trouveront leur compte.
Un résultat assez inégal pour le dernier né du studio PlatinumGames. Un solo moyen et répétitif, sans réel intérêt. On peut presque penser qu’il ne s’agit en fait que d’un long didacticiel, qui n’a pour seul but que d’amener les joueurs en ligne. Oui, parce que le multijoueur apporte son lot de possibilités qui vous permettront, à coup sûr de vous amuser. La durée de vie d’Anarchy Reigns dépendra d’ailleurs fortement de votre investissement personnel. Les fans du genre n’ont du coup aucune raison d’hésiter, mais pour les autres mieux vaudra le tester avant et surtout ne pas s’arrêter au mode solo. Enfin, il faut savoir que dans le cas présent votre billet pour l’anarchie vous coûtera nettement moins cher que les habituels jeux dits « AAA ». Alors si ces quelques lignes vous ont mis l’eau à la bouche, n’hésitez pas a vous rendre sur le site officiel !