Si dans un foyer sur 4 les jeux vidéo sont sources de conflits, d’autres parents l’intègrent volontiers à l’éducation de leurs enfants.
Alors que le murmure des clochettes du traineau du Père Noël s’éloigne doucement, bon nombre d’adultes et d’enfants vont déballer leurs paquets aujourd’hui : pour près d’un foyer sur deux, ce seront des jeux vidéo. Loin des promesses des fabricants de jouets éducatifs et des conclusions alarmistes de certaines associations, les parents gamers utilisent le jeu vidéo pour développer certaines facultés chez leurs enfants et les initier à la net-éthique.
Le jeu vidéo est progressivement devenu un produit culturel à part entière et s’inscrit dans la vie familiale aussi naturellement que la télévision et les jeux de société. Les parents d’aujourd’hui ont grandi avec les héros de Nintendo ou de Sega et pour la plupart, ils n’ont jamais totalement décroché. Sans aller jusqu’à dire que le jeu vidéo comble le fossé générationnel, force est de constater que la profonde mutation qu’il a subi ces dernières années l’ont peu à peu fait passer du statut de passe-temps solitaire à celui de loisir convivial.
Nés avec les nouvelles technologies de l’information, les enfants sont confrontés de plus en plus tôt à Internet, aux forums de discussions et plateformes de chat. Face à l’échec semi-avoué du contrôle parental et l’impossibilité d’aboutir à une solution adaptée à tous, les parents 2.0 se responsabilisent et tirent parti des jeux en ligne pour guider leurs enfants vers une utilisation raisonnée du net en les aidant à faire la part des choses entre réel et virtuel.
Après le travail, après l’école, parents et enfants sont de plus en plus nombreux à se retrouver sur Dofus, World of Warcraft, ou d’autres jeux multijoueurs en ligne qui laissent une grande place à l’expression et s’imposent peu à peu comme un nouveau mode de socialisation. Un moment de convivialité qui sort du cadre de la relation habituelle parent-enfant et sert de prétexte à l’introduction de valeurs éducatives : comportement à adopter en ligne, maîtrise de l’orthographe, de l’anglais et parfois ouverture vers l’expression et la création artistique.
Un papa témoigne : « Mon fils de 13 ans voulait absolument jouer à WoW. Pour se faire accepter par une communauté majoritairement adulte, il a, de lui-même, décidé faire de gros efforts d’expression et d’améliorer son orthographe. Par ce biais, il s’est ouvert à d’autres occupations que le jeu, il a dessiné une petite bande dessinée pour raconter les aventures de son personnage. »
Pour en savoir plus sur la pédagogie version geek, je vous encourage à faire un tour sur le divertissant blog Parents3point0, tenu par la journaliste Laurence Bee, auteur du livre « Facebook et Twitter expliqués aux parents ».