La saga cultissime Metal Gear fête cette année ses 25 ans et pour marquer l’évènement Konami a mis les petits plats dans les grands. Le mercredi 9 mai, une petite troupe de journalistes spécialisés et de fans triés sur le volet ont eu l’immense chance de pouvoir partir à la rencontre d’Hideo Kojima, le père de la série.
Le rendez-vous était fixé à 19h30 au cinéma MK2 Bibliothèque à Paris. A peine arrivé sur place on pouvait déjà reconnaître la file des gens qui attendaient de pénétrer dans la salle réservée à cet effet. Certains arboraient fièrement des T-shirts à l’effigie de Snake, le principal héros de la saga, d’autres étaient venus en tenue de cosplay, mais tous ne parlaient que d’une chose: leur désir de rencontrer Hideo Kojima.
Après une attente qui sembla interminable, la bonne centaine d’invités pu enfin s’asseoir dans la salle et fixer les 4 fauteuils vides placés en arc de cercle face à l’auditoire. Après une brève introduction par l’hôte de la soirée, Julien Chièze du site Gameblog.fr, une petite rétrospective des jeux qui ont fait la légende fut diffusé sur le grand écran du cinéma.
L’ambiance était définitivement installée, il ne manquait plus qu’une personne.
Accompagné de ses garde du corps (fictifs et cosplayés) et de son directeur artistique Yoji Shinkawa, Hideo Kojima fit son entrée quelques instant plus tard telle une rock star sous une pluie de vivats. Le masterclass pouvait enfin débuter.
Hideo Kojima, l’homme qui voulait faire du cinéma
Les premières questions de Julien portèrent sur la jeunesse d’Hideo Kojima et la génèse de la série Metal Gear. Entré chez Konami en 1986, le jeune Hideo participe à la création d’un premier jeu intitulé Penguin Adventure qui sortira un an plus tard sur MSX. Il enchaîne sur un jeu catch qui ne verra jamais le jour. C’est à ce moment que ses supérieurs viennent le voir pour lui proposer un projet bien particulier. Ils veulent produire un jeu d’action, mais tous les game designers qui se sont attelés à la tâche n’ont pas obtenu de bon résultats. “Un des principaux obstacles au projet venait des limitations techniques de la MSX, explique Kojima. Dès qu’on affichait plus de trois sprites ils se mettaient à clignoter.†Pas évident de créer un jeu de combat avec moins de trois sprites.
Grand fan de cinéma et réalisateur amateur dans son adolescence, Kojima contourne le problème en s’inspirant d’un film sorti en 1963, l’année de sa naissance, “La grande évasion†avec Steve McQueen. L’idée : faire un jeu d’action mais dont le coeur du gameplay ne repose justement pas sur le combat. C’est ainsi que sont nés le premier Metal Gear et le genre “infiltrationâ€.
Après le succès de Metal Gear Solid sur PSX, premier opus pour lequel il recrute Yoji Shinkawa, Kojima marque définitivement le monde du jeu japonais de sa patte très hollywoodienne.
Yoji Shinkawa, l’homme aux doigts de fée
Si le succès de Kojima est indiscutable, le talent de son son directeur artistique l’est tout autant. Invité à s’exprimer sur sa vision de la série, Shinkawa est revenu sur son amour pour le dessin qui lui a été transmis par sa mère avant qu’il n’en fasse son métier.
Suivant le proverbe anglais “une image vaut mille motsâ€, Shinkawa ne s’est pas fait prier deux fois pour démontrer à l’assistance l’étendue de son immense talent. Sur une simple feuille blanche A4, équipé seulement d’un pinceau, d’un stylo Tipp-Ex et d’un crayon à papier, il a croqué en quelques minutes un Snake absolument magnifique tout en commentant joyeusement ses actions.
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“Quand je fais une erreur, je recouvre vite tout de noir†confie-t-il en rigolant. Hilarité dans la salle. Quelques minutes plus tard il avouera qu’il adore dessiner des femmes sexy, et qu’il recherche toujours la sensualité dans le dessin. Même lorsqu’il crée des robots. Quelqu’un lui demandera s’il a déjà essayé de créer un Snake au féminin. “Bien-sûr, répond l’artiste. Je l’ai surnommé Sweet Snakeâ€.
La séance de questions touche à sa fin. Le seul « scoop » que lachera Kojima concerne l’E3 , confirmant qu’il y présentera une version jouable de Metal Gear Rising et de son moteur Fox Engine. Avant de partir, Kojima est invité à prendre une photo de l’assemblée et de la tweeter sur son compte, ce qu’il fait sur le champ. Retrouvez la photo sur son compte ici.
A la fin du masterclass, les deux Japonais quittent la salle sous une standing ovation des membres du public, ravis de l’évènement même si tous auraient voulu prolonger à l’infini le bonheur de cette rencontre avec l’un des plus grands créateurs de jeux vidéo nippon en activité.