Depuis la sortie de The Binding of Isaac en 2011, les désuets Rogue-like sont revenus sur le devant de la scène. Si le penchant FPS du genre n’avait été jusque là que très peu exploité, certains jeux indépendants tels que l’excellent Paranautical Activity ont tenté de se faire connaitre. Il en est de même pour Heavy Bullets, FPS/Rogue-like développé par un certain Terri Vellmann et venu tout droit du Brésil. Place au test !
Test de Heavy Bullets sur PC
Comptez sur vos balles
Le concept d’Heavy Bullets est simple : il faut ramasser ses balles. Armé d’un unique six-coups, il vous sera indispensable de récupérer vos munitions après chaque fusillade, afin de pouvoir engager le combat avec les ennemis suivants. Si le concept peut rajouter un peu de tension au début du jeu, le réflexe devient vite automatique et il suffira d’acheter quatre ou cinq balles supplémentaires pour ne jamais tomber à court. A propos des ennemis, on ne trouve rien de très innovant dans Heavy Bullets. Entre les classiques insectes volants, les tourelles automatiques (dont il faudra viser le générateur), les serpents ou encore les ennemis explosifs, le titre ne joue pas dans l’originalité. Ce qui est censé sauver le titre, c’est justement son concept qu’on oublie bien vite mais aussi son identité visuelle, dont je vous parlerai plus tard. Chaque ennemi tué vous rapportera également un certain nombre de pièces dont vous vous servirez pour acheter de quoi vous soigner, quelques bombes supplémentaires, des potions etc. Il sera également possible de les stocker dans un compte en banque, rendant disponible votre immense fortune lors de vos prochaines parties, facilitant ainsi un peu le jeu. Comme tout Rogue-like, la difficulté est de mise et la moindre erreur sera très (trop ?) punitive. Le titre reste toutefois juste, hormis à propos des hitbox des ennemis volants, tout simplement abominables dans le sens où dès qu’ils sont en mouvement, la probabilité de les toucher devient carrément aléatoire. Il m’est ainsi arrivé de perdre 1,5 cœurs (sur les trois de base) sur un unique ennemi. Toutefois, une fois les premiers réflexes acquis, le jeu ne sera pas trop difficile à finir, hormis si vous accumulez la malchance par rapport à ces ennemis bugués.
Hormis cette idée de ramasser ses balles, le gameplay est excessivement classique. Il suffira simplement de savoir viser juste pour admirer les crédits, notre pistolet tirant tout à fait droit. Le jeu manque totalement de rejouabilité, tant rien ne nous motive à le recommencer une fois les 8 niveaux passés.
Une fausse identité
Pour vraiment réussir un jeu, il faut au moins que celui-ci possède un gameplay intéressant, sinon un concept à toute épreuve, et une certaine identité. Si Heavy Bullets échoue à nous offrir un concept intéressant sur le long terme et un gameplay jouissif, on pouvait toujours espérer une identité forte. Plongé dans un délire retro, aussi bien sonore que visuel, on entend régulièrement des sons tout droit venus de l’ère 8-bit et la palette visuelle, concentrée sur des couleurs fluo elles-même bien anciennes, tente sans cesse de nous plonger dans un délire un tantinet psychédélique. Cet aspect retro, qui est devenu une mode tout à fait agaçante dans le monde du jeu indépendant, se voit ici dans la pire de ses incarnations : les graphismes n’ont aucun charme, et les sons sont tout simplement désagréables. Il aurait, peut-être, été intéressant de jouer sur ce côté psychédélique revendiqué pour offrir une palette de couleurs différentes à chaque niveau, ou encore en créant des objets capables d’offrir de véritables changements dans le gameplay, qu’ils soient stupides ou intéressants. En effet, si le rapport à l’aspect graphique du jeu, ou même à son gameplay, peut être subjectif, on sombrera dans tous les cas très rapidement dans la monotonie, tant les parties se ressemblent. Pour dire un mot à propos de le la bande-son du jeu, elle correspond plutôt bien au sentiment que je viens d’exprimer. Ce fait que toutes les parties effectuées se ressemblent est le principal problème de Heavy Bullets. L’ennui ressenti au bout d’à peine deux heures de jeu ne peut pas être brisé, malgré les maigres découvertes d’objets qu’on peut faire. L’intérêt d’un Rogue-like tient justement dans le fait que malgré un gameplay simpliste, les parties se renouvellent sans cesse, comme dans The Binding of Isaac, par exemple. Ici, on finit par visiter les même couloirs, par tuer les même monstres (ils sont à peine une quinzaine, dont aucun n’a un comportement novateur/surprenant), et mourir de la même façon.
Conclusion Heavy Bullets
Gameplay au potentiel gâché, ambiance graphique et sonore ratées, rejouabilité quasiment inexistante… Heavy Bullets est à la fois un mauvais Rogue-like et un mauvais FPS. L’achat est à déconseiller, ou en tout cas au prix de base. Si toutefois vous souhaitez en savoir plus sur le jeu, rendez-vous sur son site officiel ou sa page Steam.